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Création d’une force conjointe par les pays du G5:   Un désaveu des forces étrangères ? - Malikibaru.com
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Création d’une force conjointe par les pays du G5:   Un désaveu des forces étrangères ?

 

A l’issue des travaux du sommet extraordinaire du G5 sahel tenue à Bamako les 6 et 7 février 2017, d’importantes décisions ont été prises. Outre la création d’une compagnie aérienne appelée Sahel Air, le G5 Sahel a prôné la mutualisation de leur force pour lutter contre l’insécurité et le crime transnational. A-t-on enfin compris qu’on est mieux servi que par soi-même, ou un désaveu des forces étrangères ?

En se fondant sur la situation sécuritaire préoccupante qui prévaut dans les pays du G5 sahel et particulièrement au Mali malgré la présence massive des forces étrangères, il ne serait pas exagéré d’assimiler la création de cette force conjointe à un désaveu  qui ne dit pas son nom.

En effet, après l’intervention salutaire de l’opération Serval au Mali en 2012 pour stopper l’avancée des djihadistes vers la capitale Bamako suivi par le déploiement de l’opération Barkhane fort de 3000 hommes et la présence de la Munisma dotée d’un mandat robuste et fort de 7000 hommes,  le sahel n’a pas connu un seul instant de répit à cause de la présence des djihadistes et autres groupes armés en terre malienne.

Les attentats, enlèvements et attaques terroristes avec leurs cortèges de morts, blessés et de déplacés sont devenus le lot quotidien de ces pays à part la Mauritanie qui semble être épargné. Perçu comme des sauveurs, les forces étrangères présentes sur les différents théâtres d’opérations ont brillés par leur inefficacité dans leurs missions de lutte contre le terrorisme et la sécurisation des populations. Leur passivité face à certaines attaques  et leur implication dans des scandales de viols dans certains pays ont semés le doute sur la sincérité de leur engagement aux côtés des autorités nationales. Le sentiment de partialité des forces étrangères largement rependu dans l’opinion publique nationale  a-t-il fait des émules au sein de l’élite ? L’annonce de la création d’une force conjointe par le G5 est l’amorce d’une nouvelle approche de la crise sécuritaire  qui gagne du terrain.

En attendant l’aval de l’ONU pour que la force conjointe rentre dans sa phase opérationnelle, que peut-on en espérer ? Mieux vaut tard que jamais dit-on. Cependant, ce n’est pas la veille de la fête qu’on embouche son mouton ! La création d’une force conjointe a longuement séjournée dans les tiroirs, elle intervient au moment où le Sahel est sur le point de sombrer dans un chao sécuritaire sans précédent. Il serait prématuré de parler d’un échec ou de la réussite de la future force conjointe, mais la pratique courante des gouvernants Africains impose une certaine prudence sur l’aboutissement des entreprises du genre sur le continent à cause des difficultés à réunir les conditions matérielles de leur mise en œuvre. Les casques Blancs de l’UA ou  force ECOMOG ont failli par défaut de soutien matériel et financier émanant des Etats Africains, initiateurs de  cette force. Pour espérer sur un quelconque apport de la future force conjointe du G5 dans la lutte contre l’insécurité et le crime transnational, il serait plus intéressant de jeter un regard sur les ressources disponibles et mobilisables des Etats membres.

Véritable talon d’Achille, la question des finances et des ressources humaines ont toujours constitué la faiblesse des initiatives africaines tant au plan économique que sécuritaire. L’élite africaine élabore des projets et avance des initiatives salvatrices pour le continent et attend sagement le financement de l’occident. Si la création de la force conjointe devait suivre la même procédure, la sagesse nous recommande la prudence et la patience. La force conjointe, qu’elle soit le fruit d’une prise de conscience sur la profondeur de la crise sécuritaire qui requiert une forte implication des Etats concernés ou qu’elle soit l’amorce d’un désaveu des forces étrangères impliquées dans la gestion de la crise sécuritaire, elle doit être fondée sur les ressources internes que  les Etats peuvent mobiliser en permanence  pour ne pas dépendre exclusivement de l’apport extérieur indispensable.

Bouba Sankaré

Source : LE FORUM

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