Lutte contre le chômage : Des efforts à faire !
L’une des promesses du candidat IBK était justement la création d’emplois ou plus exactement la création de deux cent mille emplois en cinq ans. Aujourd’hui, après plus de trois ans de gouvernance, cette promesse n’est pas loin d’être honorée. Le pays a déjà célébré plus de cent vingt et un mille emplois.
Une raison de se réjouir pour des millions de jeunes exerçant de petits métiers dans le secteur informel ou ayant choisi les risques de l’aventure. Cependant, certaines informations donnant un aperçu du volume du chômage dans le pays en appelle à la lucidité et à la retenue. Les 200 000 emplois promis par le président IBK constituent non seulement une première mais aussi un effort colossal en cette période de crise économique aggravée par la crise sécuritaire qui ne cesse de s’étendre. Pour autant, le président IBK doit décupler ses efforts en faveur de l’emploi pour que l’impact de sa politique de l’emploi soit visible. Aujourd’hui, les deux cent mille emplois ne sont ni plus ni moins qu’un coup d’épée dans un océan de chômage à en juger par les chiffres avancés par le ministre du secteur privé selon lequel 35 000 jeunes diplômés sont mis chaque année sur la marché du travail. Ce chiffre n’inclut pas les déscolarisés et les jeunes ruraux qui sont aussi des fils de ce pays. Ils ont le droit d’espérer sur un emploi. Malgré l’importance des emplois promis et honoré par le président, un simple exercice arithmétique permet de mesurer l’effort à fournir.
Deux cent mille emplois pour cinq ans reviendraient à 40 000 emplois par an pour un pays qui met 35 000 diplômés par an sur le marché de l’emploi. Nous ne sommes plus à l’époque des Etats providentiels ou chaque citoyen attendait d’être employé dans l’Administration publique mais pour autant, cela ne dispense pas les gouvernants à créer un climat favorable à la création d’emploi une tâche qui leur incombe de facto.
Le président IBK doit mettre à contribution le secteur privé dans sa lutte contre le chômage. Pour cela, il doit assainir et renforcer la capacité du secteur privé qui, aujourd’hui, affiche une très mauvaise santé, à cause de la fraude et de la concurrence déloyale entre autres. Un secteur privé redynamisé serait le partenaire idéal pour une réduction significative du chômage dans notre pays. L’Etat, quelle que soit sa volonté et sa détermination, n’influera que faiblement sur la courbe du chômage. Sans sombrer dans le protectionnisme qui n’est d’ailleurs pas à l’avantage d’un pays à faible revenu comme le nôtre, le gouvernement doit chercher à mettre en place des mécanismes de contrôle sur l’importation et octroyer les marchés publics aux entreprises privées du pays. Nos entreprises privées vivent toutes dans la précarité à cause du manque de ressources financières sans lesquelles la performance, la compétitivité et la création d’emploi ne seraient que vœux pieux.
Les 200 000 emplois sont une bouffée d’oxygène. La relance de l’économie par la redynamisation du secteur privé sera un champ d’espoir pour les dix millions de jeunes désemparés. En attendant, ayons le triomphe modeste ! Le Mali compte aujourd’hui plusieurs générations de chômeurs qui attendent une réponse. Le président IBK a rallumé la flamme de l’espoir. Il doit redoubler d’effort.
Bouba Sankaré
Source: LE FORUM
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