Livre du Gal Yamoussa Camara : Quand les amis se battent, le secret pleure !
Qui mieux que cet adage Bamanan traduit le grand déballage qui prévaut après la parution du livre du Gal Yamoussa Camara ? Intitulé « Présumé coupable : Ma part de vérité », ce livre a fait l’effet d’une bombe dans le microsome politico-administratif du pays. Tout porte à croire que beaucoup de linges sales vont être lavés en public.
Après « Ma vie de soldat », « Le prisonnier de l’honneur « et « Souvenir d’un rescapé de Taoudéni », « Transferts définitifs », « Présumé coupable » du Gal Yamoussa Camara vient rallonger la liste des publications des anciens de la grande muette. Dans un ouvrage de 323 pages dont le lancement était ce dimanche dernier, l’homme qui se définit comme soldat citoyen dévoué à sa nation a livré sa version des faits en mettant l’accent sur la complicité et la duplicité de bon nombre de ses anciens collaborateurs qui l’ont conduit derrière les barreaux malgré la légèreté des actes d’accusations, preuve de son innocence. Aussi, la vague réaction qui a accueilli l’ouvrage du Général est à juste titre proportionnelle aux révélations et révèle si besoin en est, la gestion opaque des affaires publiques tant au sommet de l’Etat que dans les administrations. Les réactions qui vont des imminents juristes qui ont servi au sommet de l’Etat, aux modestes administrateurs et citoyens lambda, montrent à suffisance l’intérêt que de tel ouvrage suscite dans un pays confronté à une crise de confiance qui s’est durablement installée dans les traditions depuis fort longtemps. Pour les sceptiques, le livre « Présumé coupable » résume et explique la nature de l’administration publique, véritable prédatrice pour la majorité de l’opinion tandis que les responsables et autres personnalités incriminées crient à la calomnie et aux accusations sans fondement ou erronées.
Malgré la passion que suscite la symphonie de démenti et les propos visant à charger le général, l’ouvrage qui en est la source mérite une autre lecture qui doit aboutir à un véritable sursaut pour l’amélioration de la gouvernance de l’ensemble des institutions du pays , mais aussi de certaines décisions politiques prises pouvant engendrer des frustrations dont la loi d’entente nationale. A défaut de se blanchir devant les tribunaux, le général Yamoussa Camara a tout de même réussi à extirper du silence dans lequel ils s’étaient retranché, certains cadres de haut niveau et poussé d’autres à donner leur version des faits à eux reprochés. Sensible aux accusations formulées dans le livre « Ma part de vérité », la réaction de Maître Bathily et de Maître Tapo figurent parmi les plus remarquées. Au-delà des arguments des uns et des autres, la polémique en gestation n’entame en rien la nécessité pour l’ensemble des Maliens à œuvrer pour le changement pour le salut de la patrie confrontée à une multitude d’adversités.
Dans la « part de vérité » du Général, il y’a de la place pour chaque Malienne, et pour chaque Malien, de se faire une opinion sur l’ensemble des animateurs et gestionnaires de la vie publique. Les réformes préconisées par l’actuelle transition offrent l’opportunité d’amorcer un véritable changement qui aboutiront sur un nouveau Mali à jamais débarrassé des pratiques avérées ou supposées qui prévalent dans l’administration publique. Il est plus grand temps que l’ensemble de Maliens sortent de la logique de polémique pour entamer la construction d’une nation tournée vers l’avenir et maîtresse de son destin.
Bouba Sankaré
Source: Le FORUM
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