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Dans un micro trottoir réalisé par notre équipe de reportage, quelques citoyens se prononcent sur la proposition de dialogue avec les chefs djihadistes faite par le Haut représentant du président de la République pour les régions du centre, Pr Dioncounda Traoré. Si certains jugent salutaire, l’idée de dialoguer avec les djihadistes peut permettre au pays de sortir de cette crise multidimensionnelle, d’autres estiment qu’il n’est pas question de négocier avec les  individus sans foi ni loi  qui  continuent de compromettre l’avenir  de la culture du droit universel   à travers le monde.

Ousmane Camara, mécanicien de son état : « Le  haut représentant du chef de l’Etat au centre du Mali a pris une décision unilatérale  en annonçant que  nous sommes enclin de négocier  avec les chefs terroristes  comme solution idoine à la crise actuelle.  Cette décision mérite de passer à un referendum  pour  recueillir   l’avis général de tous  les  maliens  avant l’initiation d’un  tel projet. En effet, je rejette cette proposition  du Pr Dioncounda Traoré en bloc    qui n’est pas  de nature  à résoudre définitivement le terrorisme dans notre pays. Cette proposition  vise à déplacer les problèmes sans leur soumettre à une résolution  durable et définitive.   Car, si jamais, le Mali  négocie avec ces  supposés défenseurs de la religion musulmane, cela  ouvrira le chemin à d’autres personnes  de prendre  l’initiative  de se  révolter contre leur propre patrie ».

Un autre  citoyen abonde dans le même sens que le mécanicien. « A mon avis, la négociation avec les leaders terroristes n’est pas une  bonne piste pour défaire la crise  malienne. Nous devons éradiquer le terrorisme par la  voie militaire  même si  c’est au prix de la vie de nous  tous. Sinon,  envisager la négociation avec les terroristes  constitue une voie ouverte à l’encouragement pour certains apatrides de se  recaser davantage dans les filières  de jihad à travers le Monde. Donc il faut une  répression contre tout individu manifestant sa volonté  à s’en prendre  à la nation ou encore  à ses biens. Nous n’allons pas encourager   l’impunité  en négociant avec des individus déjà sous mandat d’arrêt international. Ceci  est de nature à  fouler au pied des traités   internationaux  que le Mali a adopté et ratifié.   Cela est une violation des  droits universels et peut être  une source de démobilisation   des autres citoyens  envers leur patrie ».

Bakary Coulibaly, soudeur de son état à Mamaribougou dans la commune rurale du Mandé, est favorable à un dialogue avec les chefs djihadistes. « Cette situation de crise  intercommunautaire très tendue dans le centre  et un peu partout au Mali  mérite  une solution  rapide que possible.  L’heure  n’est  plus à la voie répressive pour résoudre le problème de crise sécuritaire de notre pays.   Nous devons  bien opter la voie pacifique  pour  aller vers la résolution définitive de la crise intercommunautaire du Mali. Donc  je préconise  toutes voies  possibles pour  une sortie définitive de la crise.  En effet,  je fais confiance en la personne de Pr Dioncounda Traoré a réussi   à conduire la transition de 2013 et il est  hyper expérimenté pour apporter des  résolutions à des préoccupations. Donc s’il propose de négocier avec les terroristes, les Maliens  ne  doivent que de s’en tenir à ça. Je ne vois aucun danger dans la négociation avec ces leaders  de la racaille terroriste  surtout quand on sait que  ils sont souvent puissants et mieux armés que nos forces de défense», a défendu Bakary Coulibaly.

Enseignant à Lafiabougou, Bertin Kamaté est partisan du dialogue avec les chefs djihadistes. Selon  lui, la négociation avec le prédicateur Amadou Kouffa et Iyad Agaly, chef  de ançardine  constitue  une bonne  chose pour l’avancée du processus d’une sortie de crise au Mali et même dans le sahel car ils sont à la base  des  attaques orchestrées  dans  la bande sahélo-saharienne. « J’exhorte tous les Maliens  de  près ou de loin  à soutenir  l’initiative du   Haut   représentant du président de la République pour les régions du centre du Mali.  Ce n’est pas une question politique ou de coloration  politique non plus  mais il s’agit ici de défendre la patrie  qui est en souffrance depuis longues années », a déclaré Monsieur Kamaté.

Sayon Sangaré

Source:La RELANCE