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Décidément la colère présidentielle ne faiblit pas contre ceux qui lui contrarient dans ses choix et projets politiques. Après son discours de clôture des travaux du DNI et celui du nouvel an, c’est donc sans grande surprise que le président Ibrahim Boubacar Keita a remis le couvert pendant les festivités marquant le 59^ème anniversaire de l’armée malienne.

A Kati, ville située à une quinzaine de kilomètre de Bamako, IBK s’en est pris à ceux qui  demandent  le départ des forces étrangères. Après avoir obtenu le renforcement de la présence française contre la volonté d’une partie non négligeable de l’opinion nationale, ceux qui croyaient que le président Ibrahim Boubacar Keita allait observer une trêve, doivent prendre leur mal en patience.

L’unanimité n’étant pas de ce monde, les voix discordantes feront toujours parties de l’ambiance d’une démocratie respectable et ne saurait être un crime de lèse-majesté. Pour des raisons connues de lui seul, le président a, une fois de plus, gâché l’opportunité que lui offrait la célébration du 59^ème anniversaire de l’Armée pour fédérer les cœurs et les esprits autour de la nation. Pour de nombreux observateurs, il pouvait s’en passer des passages consacrés aux Maliens qui n’approuvent pas ses choix dans la lutte contre le terrorisme. Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Mali se fera pour et par les Maliens. La colère populaire n’est pas dirigée contre la France pas plus que contre les forces onusiennes, mais contre l’inefficacité de ceux qui sont venus prêter main forte au peuple malien contre les forces du mal.

La reconnaissance est une valeur culturelle partagée par tous les Maliens. Malgré tout, il demeure à jamais aussi un peuple sensible à la qualité du service rendu. Le sommet de Pau qualifié de réussite, a légitimé la colère du peuple pour avoir reconnu l’impérieuse nécessité d’améliorer la stratégie et les moyens engagés  dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel en général et particulièrement dans la zone des trois frontières. Et cela est à l’actif des populations qui ont manifesté leur colère. Agacé de compter ses morts, ce peuple  éternellement reconnaissant des sacrifices consentis par les uns et les autres, ne veut plus sur son sol, des  partenaires qui se sont transformés en spectateur d’un drame qui ne cesse de s’étendre.

A en croire ses propos, il semblerait que le président Ibrahim Boubacar Keita fait une lecture personnelle des évènements pour justifier ses attaques. Le souhait de tous les passagers du même bateau étant d’arriver à bon port, IBK a-t-il besoin de faire des frustrés à chacune de ses prises de parole ? Quelques soient les raisons de la colère, il est plus que grand temps que le président  de la république observe une trêve  dans les attaques dirigées contre la pluralité de l’opinion.

La rédaction

Source:La PLUME