Malikibaru.com

Co-accusé d’Amadou Haya Sanogo dans l’affaire dite des bérets rouges, le général Yamoussa Camara, à travers une lettre ouverte adressée au président Ibrahim Boubacar Keita, demande d’être réhabilité.

Après avoir relaté les péripéties de son arrestation et égrené les chapelets des souffrances qu’on lui a fait subir pendant les 6 ans de détention, le général s’est longuement étendu sur la nature de ses relations avec le président tout en soulignant l’attachement de ce dernier à la justice et au respect des valeurs de la république. S’estimant être heurté dans sa dignité  et dans son désir de servir sa nation, le général en appelle à la plénitude  de la haute fonction de président Ibrahim Boubacar Keita pour être réhabilité  car pour lui, il est  victime  d’une  accusation outrancière dans le but de satisfaire les égos surdimensionnés.

L’ancien conseiller militaire d’IBK estime que «le péché originel qui a servi d’alibi pour exploiter l’énorme émotion provoquée par  l’assassinat des militaires bérets rouges a été commis en défendant la république  » et affirme « Je le referai assurément  dans les mêmes conditions. C’est aussi cela le Mali d’abord…..Tout autre citoyen  soucieux de défendre l’intérêt supérieur du pays, l’eût fait sans forfanterie, a fortiori le ministre  de la défense que je fus…. ».

Au-delà de l’émotion que cette lettre ouverte en date du 14 janvier 2029 pourra susciter, elle soulève de nombreuses interrogations d’abord sur l’épineuse question de l’indépendance de la justice mais aussi, la sincérité de la motivation des poursuites judiciaires et du soupçon de la politisation  de l’ensemble des domaines de la vie de la nation.

Au regard des arguments utilisés par le général Yamoussa Camara pour demander une réparation à la hauteur de préjudices  qu’il a subi,  on pourrait se demander si la  justice s’en est pris  aux vrais suspects dans l’affaire dite des bérets rouges et par extension dans de nombreuses affaires judiciaires en cours dans le pays depuis certains temps. L’image d’une justice aux ordres refait surface et le soupçon est alimenté par le mutisme  par les actions judiciaires en cours et le silence des autorités sur certaines violations de la loi. Le mystère de l’assassinat des bérets rouges connaitra-t-il son épilogue ?

Malgré les efforts de l’actuel ministre de la justice et ses collaborateurs, les défis restent nombreux et requièrent plus d’engagement  et de disponibilité de tous les acteurs. Aucun sacrifice n’est trop grand pour instaurer une  saine justice car elle  est le pilier de toutes les nations qui aspirent à une vie meilleure. Au-delà du général Yamoussa Camara, c’est l’ensemble des cris de cœurs qui doivent retenir l’attention de toutes les autorités  et faire l’objet d’un traitement juste afin que nul ne soit désormais au-dessous de la loi encore moins en dessus.

La rédaction

Source:La PLUME