Réformes monétaires de la Cedeao:Alassane Ouattara dénonce les ‘’fantasmes’’ des critiques
Le président en exercice de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), l’ivoirien Alassane Ouattara, s’est prononcé sur les réformes annoncées pour faire de la monnaie CFA, l’Eco, le mardi 21 janvier 2020 à Londres. Il a saisi l’occasion pour apporter quelques clarifications.
«C’est du fantasme quand j’entends dire que la France…», c’est en ces termes que le président ivoirien a renseigné sur l’appréciation qu’il fait des différentes critiques que subit la réforme devant aboutir à la mise en circulation de la nouvelle monnaie unique de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
En effet, lors d’une intervention à l’institut royal des affaires internationales, Chatham House, basé à Londres, Alassane Ouattara a battu en brèche les arguments de plusieurs observateurs qui avaient émis des objections par rapport au processus de réforme du franc CFA.
Le président ivoirien a renseigné que c’est depuis 2017 qu’il a entrepris des démarches avec le président de la République française afin de réformer le franc CFA. A ceux qui dénoncent l’immixtion de la France dans le processus de cette réforme, Alassane Ouattara a rappelé que cette réforme est une vision partagée par les chefs d’Etats et de gouvernements des pays de l’Uemoa. Et non une réforme de la France.
La justification de la parité fixe avec l’euro
Le président en exercice de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), a apporté des éclaircissements sur la décision de garder la parité fixe avec l’euro.
«Le cap vert a une monnaie qui est arrimée à l’euro et qui a la garantie du Portugal. Nous avons exactement le même système… l’arrimage à une monnaie dépend du commerce que vous avez avec ces pays… Parce que nous sommes des pays agricoles et notre commerce est avec l’Union européenne, nous nous sommes mis d’accord, les chefs d’Etat, que nous continuons la fixité à l’euro. Parce que c’est ça qui est dans notre intérêt. Nous, nos exportations vont vers l’Europe. Les produits agricoles, cacao, café, etc…Si nous étions tous des pays pétroliers, peut-être que nous aurions arrimé notre monnaie au dollar. Comme le fait l’Arabie saoudite. Les gens oublient cela. L’Arabie saoudite, c’est dix fois l’Uemoa, mais leur monnaie est arrimée au dollar. Parce qu’ils exportent le pétrole essentiellement vers les Etats-Unis», a confié Alassane Ouattara.
Possibilité d’arrimer l’Eco à plusieurs autres devises
La parité de l’Eco avec l’euro ne saurait être définitive. A en croire le chef d’Etat ivoirien, des réformes peuvent intervenir pour changer la parité de la future monnaie africaine après sa mise en circulation.
«A supposer que le Ghana rentre dans cette union… le Ghana étant un exportateur de pétrole, il pourra dire, au lieu que nous soyons arrimés essentiellement à l’euro, peut-être nous devrions être arrimés à une combinaison eurodollars», a-t-il expliqué.
Source:La PLUME
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