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Rejet de tous les accords - Malikibaru.com
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Rejet de tous les accords

 

C’est à partir de là qu’ils ont dit qu’il fallait satisfaire coûte que coûte leurs revendications. Quand ils lui ont fait parvenir leurs revendications, le ministre leur a répondu le jour même. Mais ils ont dit que ce n’est plus ça ! Et qu’il fallait que le ministre les reçoive. Le ministre a dit : « D’accord. Je vous reçois, vous, l’AEEM [Association des étudiants et élèves du Mali, NDLR], mais aussi toutes les associations d’élèves, plus les parents d’élèves, l’Union des femmes [affiliée au parti unique, NDLR], celle des jeunes, pour qu’on discute sérieusement du postscolaire et qu’on trouve un terrain d’entente. Ce n’est pas la peine de raconter aux Bamakois ce qui s’est passé les 21 et 22 janvier. Plus tard, ces événements serviront de sources aux conteurs ou aux auteurs de devinettes, tellement il y a eu de la casse. Les élèves ont demandé au ministre de leur dire clairement et immédiatement si leurs revendications seront satisfaites.

Quand quelqu’un te dit : « Bois vite ton dégué [boules de mil délayées dans le lait caillé, NDLR], qui est un plat froid, et passe-moi vite la louche pour que je boive à mon tour », la situation est vraiment en train de chauffer !

Le ministre les a reçus encore en présence du syndicat des enseignants, de l’Union des femmes, de l’Union des jeunes, des parents d’élèves. Il leur a dit : « Dites-moi ce que vous voulez et je vous réponds tout de suite que je ferai ce que je pourrai … »

Mais voilà qu’après cette réunion le Syndicat des enseignants annonce qu’il suspend sa participation aux travaux. Le ministre en appelle à l’UNTM [Union nationale des travailleurs du Mali, ancienne confédération unique, qui a rejoint le camp des contestataires, NDLR] ; il a appelé les enseignants à revenir sur leur décision : ils ont refusé.

Un vendredi (15 mars), les élèves eux- mêmes se sont déclarés satisfaits et ont promis de revenir le vendredi suivant pour signer l’accord. Mais, entre-temps, le mardi, ils sont revenus pour rejeter tous les accords conclus avec le ministre. Le ministre m’a rendu compte : « L’affaire se corse », m’a-t-il dit. Je lui ai répondu : « Ce n’est pas grave. Les enfants, nos enfants, ne connaissent rien à la guerre, ils ne peuvent pas vouloir ça. » Moi, je connais la guerre, la guerre est néfaste. J’ai dit au ministre de convoquer de nouveau l’Union des jeunes, l’Union des femmes, les parents d’élèves, le Syndicat des enseignants. Car l’accord nous concerne tous, mais les élèves ont dit « merde» et qu’ils ont le fer aux dents [qu’ils sont prêts à se battre, NDLR].

Le ministre a dit : « Qu’allons-nous faire ? » Ils ont répondu qu’ils étaient dépassés. Le ministre a demandé aux enseignants dans quelles conditions les écoles pourraient rouvrir et s’ils étaient disposés à reprendre les cours. Ils ont dit : « On va réfléchir. »

La réflexion a duré jusqu’au vendredi 22 mars, le jour de la guerre. Ce vendredi-là, Dieu m’est témoin, des pauvres, des riches, tous ceux qui possédaient quelque chose, le contribuable, les employeurs, etc., tous ont vu leurs biens saccagés. Ce sont pourtant des gens qui n’ont rien à voir avec ces histoires ! C’est Dieu qui leur a donné leurs biens, mais on leur a tout détruit. J’ai convoqué les chefs religieux et je leur ai dit ceci : « Dites aux enfants et à ceux qui les manipulent d’arrêter. Ce n’est quand même pas trop leur demander. Depuis décembre 1990, je prêche la modération, car le vandalisme n’est pas une bonne chose. Ce qui a été construit difficilement ne doit pas être détruit en une seconde. »

Source:La Relance

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