Nouveau visage de l’exécutif : Boubou Cissé réussira t- il où SBM a échoué ?
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta reçu le vendredi 19 avril du palais les représentants de la majorité et le lendemain ceux de l’opposition pour consultations à la suite de la démission du chef du gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga. L’objectif était d’impliquer toutes les forces vives de la nation pour la mise en place d’un gouvernement d’union national. Cette équipe gouvernementale qui sera dirigé par le Premier ministre Dr Boubou Cissé est attendue par les Maliens sur quelques chantiers prioritaires comme la question scolaire, la révision constitutionnelle, la crise sécuritaire au centre et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maiga a présenté sa démission tard dans la soirée du 18 avril 2019 à la veille d’un vote d’une motion de censure déposée contre son gouvernement par certains députés.
Ces évènements sont survenus à moins d’un mois après la tuerie de quelques 160 civils peuls dans le centre du pays et une multitude manifestations pour réclamer le départ du gouvernement et du Premier ministre jugé incapable de faire face à la situation que traverse le pays. Ce constat d’incapacité du gouvernement à pouvoir gérer les affaires publiques a été noté par une frange majorité de la population malienne.
Après la démission du premier ministre et la nomination de Dr Boubou Cissé à la Primature, l’heure est à la recherche d’un gouvernement taillé sur mesure pour répondre le plus rapidement possible aux aspirations des populations.
Les Maliens attendent du président de la république la nomination d’un gouvernement capable de faire face aux défis du moment afin de booster tous les chantiers de développement du pays.
L’ex Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, à sa nomination en fin 2017 était conçu comme un homme fin stratège capable de défaire le Mali des difficultés d’ordre socio-économique. Les résultats sont diversement appréciés par les citoyens.
A l’actif de l’ancien locataire de la Primature, l’organisation de l’élection présidentielle de juillet et août 2018 couronnée par la réélection du Président IBK.
La démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est intervenue à la veille de l’examen par l’Assemblée nationale d’une motion de censure du gouvernement déposée par des députés de l’opposition mais aussi de la majorité. L’homme, faut-il le souligner, cristallisait ces derniers temps la colère d’une frange importante de la population qui demandait son départ. Suite aux manifestations, le Président de la République a reçu tout au long de la semaine dernière, dignitaires religieux, dirigeants politiques et représentants de la société civile, pour discuter de la situation du pays et leur remettre l’avant-projet de loi de révision constitutionnelle qui sera soumis à un référendum. Un projet contesté au sein de l’opinion à cause de la situation sécuritaire du pays.
Depuis 2015, le centre du Mali est envenimé par le groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa qui s’adonnait à une politique de recrutement. Par la suite, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs groupes d’autodéfense.
Malgré une série de visites de M. Maïga dans le centre du pays pour prêcher la réconciliation entre communautés ou encore pour appuyer la politique de désarment des milices, ces violences se sont intensifiées.
Elles ont culminé le 23 mars avec le massacre à Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso, de la mort de quelque 160 villageois peuls par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons.
Au constat général des statistiques à compter du mois de mars 2018, les agressions intercommunautaires dans la région de Mopti (centre) ont fait quelque 600 morts. Dans cette région, les activités de groupes extrémistes violents et l’intensification des violences intercommunautaires constituent les deux principales menaces pesant sur les civils, a déclaré dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Depuis le début de l’année, ces violences y ont fait plus de 220 morts parmi les civils, selon le rapport de l’ONU, rédigé avant celles d’Ogossagou.
Au lendemain de la tuerie, le gouvernement a prononcé la dissolution de l’association de chasseurs « Dan Nan Ambassagou », lui reprochant de s’être écartée de ses objectifs initiaux, en dépit des mises en garde répétées. Il a été procédé au remplacement de certains chefs militaires.
Ces limogeages faisaient également suite à une attaque djihadiste le 17 mars contre un camp de l’armée à Dioura (centre), au cours de laquelle 26 soldats ont péri, entraînant une série de manifestations de familles de militaires.
Le nouveau chef d’état-major, le général Abdoulaye Coulibaly, a entamé une tournée sur le terrain au centre du pays, a annoncé vendredi dernier l’armée. La question se pose de savoir Boubou Cissé, membre du gouvernement sortant et le nouveau visage de la tête de l’exécutif réussira t- il où Soumeylou Boubèye Maiga a échoué ? L’avenir nous édifiera mieux quand on sait déjà que ce dernier n’a plus de crédit aux yeux de l’opinion nationale dans sa grande majorité et certains lui reprochent qu’il devrait même décliner l’offre car, n’ayant pas la compétence requise comparant à l’échec de satisfaire la demande sociale stagnante depuis plusieurs dont il fait partie des comptables.
SKS
Source:Le FORUM
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