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Mieux vaut tard que jamais. Après l’épisode de la main tendue et de l’appel magistral, IBK et Soumaïla se rencontrent  enfin sans intermédiaire et à l’abri des regards. Les deux hommes politiques exhaussent  ainsi le vœu d’une bonne partie de l’opinion, pour laquelle, toute  décrispation passait par une rencontre de ce genre. En attendant qu’IBK et Soumaïla accordent leur violon sur les nombreuses questions qui fâchent, les rêves les plus fous sont autorisés y compris la perspective d’une large ouverture du gouvernement. Cette idée qui alimente la rumeur populaire est, à n’en pas douter la meilleure option qui s’offre au président pour désamorcer la crise politico-sociale qui demeure aujourd’hui l’obstacle majeur à sa progression sur les différents sentiers de reformes. La formation d’un gouvernement de large ouverture pour ne pas dire d’union nationale ne fait  certes pas partie des revendications  du président de l’URD mais elle demeure une piste à explorer pour rétablir la confiance entre l’opposition et la majorité et enfin pour  amorcer le dialogue social dans un climat serein.  En attendant les prochaines rencontres, cette première est une mine d’opportunité à saisir par les uns et les autres  pour tourner définitivement la page des dissensions politico-sociales dans leur ensemble. Pourvue que les deux hommes la saisissent  dans l’intérêt supérieur de la nation. Aux dires de Soumaïla Cissé interrogé par un media étranger, l’entretien avec Ibrahim Boubacar Keita, certainement le reconnait président de la république désormais à l’issue de ce tête à tête, a porté sur l’ensemble des préoccupations. Il s’est dit satisfait de la franchise et de la sincérité des échanges. Cette courte déclaration, à défaut d’être un engagement reflète la disponibilité à la poursuite des rencontres pouvant déboucher sur un accord autour des questions essentielles. Il revient donc au président de la république de se pencher sur les avantages d’un climat politique apaisé voir serein et les inconvenants de l’exercice d’un pouvoir solitaire, virtuellement soutenu par une majorité silencieuse la plus part du temps. Ce serait un leurre que de croire que le régime actuel peut se passer de l’opposition encore moins des voix discordantes. Ce pays doit et se fera avec la majorité de ses fils autour d’un idéal partagé et porté par tous.

IBK a mis du temps pour nouer le dialogue avec le principal opposant dont la popularité et l’influence ne souffre l’ombre d’aucun doute mais comme on le dit assez souvent, mieux vaut tard que jamais. Malgré les propos visant à minimiser son poids et son envergure sur la scène politique, mieux vaut aujourd’hui l’avoir dans son camp ou du moins avec soi.

Bouba Sankaré

Source: Le FORUM