La réélection de Buhari contesté par son principal challenger
Muhammadu Buhari a été réélu président du Nigeria avec 56% des voix, selon les résultats définitifs communiqués par la commission électorale (INEC) le mercredi matin dernier.
Le scrutin s’annonçait serré, mais Buhari a réussi à maintenir une large avance sur son adversaire. Le président sortant « est déclaré vainqueur et est réélu », par le président de l’INEC, Mahmood Yakubu à l’aube du mercredi 27 février. Avec les résultats des 36 États du pays ainsi que de la capitale fédérale Abuja, Muhammadu Buhari a gagné en comptant une avance de près de 4 millions de voix par rapport à son principal rival, Atiku Abubakar. Le candidat du parti populaire démocratique (PDP) est, quant à lui, crédité de 41% de suffrages. Quelques centaines de personnes s’étaient rassemblées dans le quartier général du parti au pouvoir, le Congrès des Progressistes (APC) à Abuja, pour sabrer le champagne au son de l’afropop selon les commentaires de la presse dans le pays. Toutefois, en raison de l’heure tardive de l’annonce, il y avait peu de ferveur ou célébration populaire dans le pays. Y compris à Kano, l’un de ses fiefs, où ses partisans étaient sortis en masse en 2015 pour célébrer sa première victoire. C’est l’extrême nord qui a facilité la victoire du président sortant, selon les résultats officiels. Depuis lundi dernier, au fur et à mesure que l’INEC annonçait les résultats, État par État, parti par parti, le suspense se réduisait. Les écarts entre les candidats, tous deux haoussas du nord et musulmans, étaient certes moins prononcés que lors du scrutin de 2015, entre Buhari et Goodluck Jonathan, chrétien du Delta, mais Buhari a conservé une large avance. Le Nord ne l’a pas trahi. Après un premier bilan très mitigé et critiqué sur les questions économiques et sécuritaires, Buhari gardait une large avance dans ses bastions où il dépassait les 70%, mais a perdu près de 435 000 voix dans l’immense ville de Kano (nord), l’un de ses fiefs. Atiku Abubakar n’a de son côté pas réussi à faire l’unanimité dans la région yorouba du sud-ouest, où le parti au pouvoir a gardé la majorité des votes, ou dans le sud-est igbo, malgré le choix de Peter Obi, ancien gouverneur de l’État d’Anambra, comme vice-président.
A l’annonce des résultats définitifs, la contestation par son challenger ne s’est pas fait attendre. Issu de la principale formation d’opposition, Atiku Abubakar a dénoncé des fraudes massives du parti au pouvoir pour maintenir Muhammadu Buhari à la tête du pays, et avait demandé l’interruption des résultats mardi soir. Toutefois, cette demande ne peut se faire que par voie de justice.
La rédaction
Source: Le FORUM
Comments (0)