Election présidentielle au Sénégal: Les recours de Karim Wade et Khalifa Sall rejetés par le Conseil constitutionnel
Au Sénégal, Karim Wade et Khalifa Sall ne seront pas candidats à l’élection présidentielle du 24 février. Leurs recours ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, qui a publié la liste définitive des 5 candidats retenus dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Les candidatures du président sortant Macky Sall, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang, et Issa Sall ont été validées. Quant à Karim Wade et Khalifa Sall, ils ont épuisé toutes leurs possibilités de recours.
Il est 23h30 ce dimanche lorsque le Conseil constitutionnel affiche la décision rendue sur deux tableaux à l’extérieur du bâtiment. La liste des candidats retenus est identique à celle publiée la semaine dernière. Le candidat du Parti démocratique sénégalais, Karim Wade, n’y figure pas. Son recours a été jugé irrecevable.
Autre recours rejeté, celui de Khalifa Sall. Les 7 sages considèrent toujours que la condamnation de l’ex-maire de Dakar est définitive. L’empêchant d’être électeur et donc candidat. « C’est la validation d’un coup de force imposé par Macky Sall, qui comme on l’a toujours indiqué a peur d’affronter ses adversaires, témoigne son mandataire, Babacar Thioye Bâ. Nous avons utilisé et épuisé toutes les voies de droit, sans trop y croire, la seule riposte, la seule réponse, reste l’action politique. Face au coup de force du régime de Macky Sall, la seule chose qui pourrait l’arrêter c’est de lui faire face. »
Pendant la durée de la procédure, le pouvoir a assuré que les vérifications du Conseil constitutionnel étaient transparentes et équitables. Dans l’opposition, la stratégie pour les semaines à venir n’est pas arrêtée. Les partisans de Khalifa Sall rejettent pour l’instant tout plan B et ne souhaitent pas soutenir un des cinq candidats retenus par le Conseil.
L’escalade verbale entre pouvoir et opposition
Le Conseil constitutionnel a publié ce dimanche 20 janvier la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle. Cinq candidatures ont été validées dans la première liste. Des recours ont été formés par certains candidats de l’opposition, comme Karim Wade et Khalifa Sall. Les sages ont publié leur liste, alors que les passes d’armes se multiplient entre les candidats et le camp présidentiel.
Pouvoir et opposition sont à couteaux tirés dans la presse sénégalaise. Il y a d’abord les propos du président Macky Sall en marge de l’inauguration d’une mosquée le vendredi dernier. En parlant de l’opposition, le président a estimé que « le bruit était inévitable, car on ne peut pas battre quelqu’un et lui interdire de pleurer ».
Dans la nuit le Front de résistance nationale lié au Parti démocratique sénégalais, publie un communiqué très virulent. Le texte évoque des arrestations « ciblées » et « arbitraires » de jeunes militants dans tout le pays. Des arrestations commises par des « apprentis dictateurs », selon les mots du document.
Les craintes de la société civile
Autant dire que les accusations sont graves. Pour la société civile, il s’agit d’une escalade dangereuse pour la démocratie. Ses membres ont rencontré l’opposition le samedi dernier.
Aux côtés d’Alioune Tine, Babacar Gueye préside le collectif de la société civile pour les élections. « Pour le moment, c’est une escalade verbale. En tout cas, nous souhaitons nous, au sein de la société civile, qu’il soit mis un terme très rapidement à cette escalade verbale et qu’on puisse instaurer à nouveau une discussion entre les deux parties parce qu’il faut qu’ils se parlent. Seul le dialogue peut permettre de déboucher sur des solutions qui préservent la paix ». Un climat, en tout cas, très tendu bien avant le démarrage officiel de la campagne électorale prévue, le 3 février 2019.
La Redaction
Source:Relance
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