Litige foncier à Badougoudalakana: Le vivre ensemble compromis ?
Les litiges fonciers constituent l’une des préoccupations dans le Mandé qui n’épargnent aucune communauté. Le village Dalakana dans la commune rurale du Mandé ne fait pas exception à la règle. Ce cas précis est à l’origine de sérieux problèmes entre les familles concernées. Le climat social est fortement détérioré dans ce village majoritairement habité par les peulhs venus du pays Wassoulouké.
L’activité principale de ce village est bien l’élevage, l’agriculture et le maraichage. Ces activités sont en voie de disparition sous la pression de la spéculation foncière. Selon le simple constat, la spéculation foncière constitue un moyen facile de se faire rapidement de d’argent. Ce désir de sous a poussé des populations rurales à la périphérie de Bamako comme celles de Dalakana d’abandonner leurs activités principales génératrices de revenu au profit de la spéculation foncière.
Les terres léguées par leurs ancêtres de génération en génération sont devenues un fonds de commerce pour une poignée d’individus à la fois cupide et fainéant.
Chaque famille ou clan se met à vendre nuitamment les héritages fonciers. Certaines familles ont pratiquement fini de vendre toutes leurs terres et continuent d’arnaquer les terrains des voisins authentiques. Par la suite, c’est le conflit social qui s’impose entre les habitants dus au foncier. Et la cause continue de compromettre le vivre-ensemble dans ce village. On assiste en longueur des journées des tiraillements entre les familles qui se réclament fondatrices de ce village dans les conflits fonciers. Certaines familles des Diakité ne font pas exception à cette logique. Ainsi elles dictent leurs lois aux autres en retirant leurs terres cultivables destinées à l’achat. Or, selon les historiens des familles griottes, c’est la famille Coulibaly qui est fondatrice de ce village dont le chef de tribu était un chasseur de renommé de la zone du Mandé à l’époque. Passionné et occupé trop des activités de la chasse, le chef de la famille Coulibaly répondant au nom Donson Zan Coulibaly a autorisé les frères Diakité de prendre le flambeau ce village situé au bord de la mare dont le village a pris le nom. Dalakana veut tout simplement dire en Bambara la cité au bord de la mare.
Selon une source bien informée dans le village, beaucoup de familles peulhs du Wassoulou sont venues cohabiter certaines familles et frères Diakité à Dalakana. Ils sont venus habiter cet endroit avec la seule autorisation de Donson Zan Coulibaly qui n’a pas tardé à leur octroyer des terres cultivables. En effet, ces familles sont auteures de ces terres jusqu’à preuve de contraire. Les Sangaré venus de Wassabala dans le Wassoulou et les Sidibé ont eu leurs terres des mains des Coulibaly.
En mourant, le chasseur a laissé de consigne à ses enfants de ne jamais tenter de récupérer ces terres. Il a mis en garde ses descendants surtout ceux qui tenteront d’aller à l’encontre de sa décision.
A en croire la même source, si certains Diakité sont autochtones, d’autres sont venu également cohabiter. Le flambeau de la chefferie passé aux frères Diakité n’a jamais connu un retour aux frères Coulibaly. Par la même occasion, certaines familles de Diakité abusent de leur chefferie à Dalakana pour arracher des terres à leurs propriétaires d’antan déjà octroyées depuis la nuit des temps par la famille Coulibaly en destination de la spéculation foncière. Cette situation à la date d’aujourd’hui a beaucoup fragilisé la cohabitation entre les familles respectives formant le village.
La rédaction
Source: FORUM
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