Pisciculture au Mali: Bakary Togola rompe le silence!
Après une période d’hibernation, Bakary Togola rompe le silence. Fidèle à lui-même, le président de l’APCAM invite les Maliens au travail. Pour Bakary Togola, les Maliens doivent prendre exemple sur la pisciculture qui enregistre des résultats satisfaisants afin de préserver notre santé menacée par l’importation de tous les biens de consommation. N’en déplaise à ses détracteurs le patron des agriculteurs, il touche du doigt un obstacle majeur qui entrave le l’autosuffisance alimentaire prôné par les différents régimes.
De l’indépendance à nos jours, parvenir à l’autosuffisance alimentaire a toujours été au centre des préoccupations politiques du moins en slogan. La loi d’orientation agricole du président ATT et l’affectation de 15% du budget national à l’agriculture par le président IBK et l’opération riz montrent à suffisance les efforts déployés par les autorités pour réaliser l’autosuffisance alimentaire dans notre pays. Malgré tout, l’importation des biens de consommation ne fait que croître et aujourd’hui, le pays dépend exclusivement des produits importés pour assurer l’approvisionnement correct des marchés. La faiblesse de la production intérieure contraste avec les discours politiques. Les efforts financiers accompagnant les orientations politiques peinent à inverser la tendance de l’importation et les différentes conventions relatives à l’ouverture des marchés à l’importation peut être considéré comme un facteur aggravant la chute de la production interne soumise à la concurrence.
Selon des enquêtes menées par les organisations chargées des questions d’alimentation, huit cent mille Maliens sur les dix-huit millions que compte le pays sont menacés de famine. Ce chiffre est important et doit inciter les autorités à fournir davantage d’effort quand on part du principe qu’aucun Malien ne doit souffrir de la précarité alimentaire dans un pays aux ressources naturelles abondantes en eau et terre cultivable. A en croire la montée périodique du prix des produits agricoles généralement justifiée par la pénurie, il apparait en toute évidence qu’il faut plus que des tracteurs et l’affection de 15% du budget pour booster une agriculture à hauteur de souhait. Malgré les reformes et les efforts financiers, la situation alimentaire du pays demeure précaire et la menace de famine à une grande échelle plane au-dessus de nos têtes à cause des effets conjugués du changement climatique, l’insécurité que l’on peine à juguler et de l’insuffisance des reformes entreprises dans le domaine agricole. En réitérant son appel vers la terre, Bakary Togola se veut un fervent défenseur de l’autosuffisance alimentaire. Cependant, il est connu pour être personnage ne privant pas de profiter des opportunités.
Le patron des agriculteurs rendrait un grand service au pays, en orientant son combat vers les obstacles qu’il défende la pisciculture. Notre pays le Mali a besoin d’une véritable politique agricole intégrant tous les aspects liés à la production qui passe de la mécanisation aux mesures incitatives.
Il n’y a donc plus de place pour les déclarations de bonnes intentions ou des manœuvres de diversion mais qu’il faut travailler pour booster le développement du pays qui prend en compte tous les secteurs.
Bouba Sankaré
Source: FORUM
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