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LUTTE CONTRE LES VIOLENCES, LE TERRORISME ET L’INCIVISME: Les femmes du Mali et du Burkina Faso engagées dans la promotion de la sécurité, de la paix et de la réconciliation - Malikibaru.com
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LUTTE CONTRE LES VIOLENCES, LE TERRORISME ET L’INCIVISME: Les femmes du Mali et du Burkina Faso engagées dans la promotion de la sécurité, de la paix et de la réconciliation

Les femmes de la Convergence des femmes du Mali et la Coalition nationale femmes-paix-sécurité (Cofepax) du Burkina Faso, en partenariat avec les bureaux Nationaux de « National democratic institute » (NDI), ont organisé à Bamako du 15 au 17 octobre 2018 une rencontre sous régionale de plaidoyer sur l’implication des femmes dans les réformes politiques et institutionnelles au Burkina Faso et au Mali. Il s’agissait, au cours de cette réunion, d’évaluer les processus de réformes politiques, institutionnelles et de réconciliation au Mali et au Burkina Faso.

La stabilité du Mali et du Burkina Faso est aujourd’hui menacée par des extrémistes opérant dans la sous région. Face à la recrudescence de ces violences, les femmes du Mali et du Burkina Faso qui paient les grandes tribus, ont décidé de plus se taire ou croiser les bras. Elles ont décidé de rompre le silence et de s’impliquer dans la promotion de la sécurité, la paix et la réconciliation au Mali et au Burkina Faso. C’est dans ce cadre que les deux associations, avec l’appui du NDI, ont mis en place un espace d’échanges pour mener des actions conjointes de plaidoyer pour une meilleure implication des femmes du Mali et du Burkina Faso dans les processus de réformes et de réconciliation. C’est à cet effet que les deux regroupements de femmes, en partenariat avec les bureaux NDI du Mali et du Burkina Faso, ont organisé la réunion. A l’issue de l’atelier, une Déclaration a été élaborée à l’adresse des hautes autorités des deux pays et dans laquelle les femmes ont exposé leurs préoccupations, contraintes et interpeller les dirigeants des deux pays. Dans la Déclaration, les femmes du Mali et du Burkina Faso membres de la Convergence des femmes du Mali et de la Coalition femmes-paix-sécurité ont témoigné leur reconnaissance aux plus hautes autorités du Burkina Faso et du Mali ainsi qu’au National democratic institute (NDI) pour avoir facilité l’exécution du projet conjoint Burkina-Mali dans le cadre du programme « Femmes, promouvoir la paix et la sécurité à travers des réformes et la réconciliation au Mali et au Burkina Faso ». Elles ont noté que le Burkina Faso et le Mali font face à plusieurs crises dont celles liées aux défis sécuritaires, de l’extrémisme violent, du terrorisme, de l’incivisme, du changement climatique ayant des répercussions sur leur stabilité et leur développement.

 

Préoccupation des femmes

Dans ladite Déclaration, elles ont exprimé leurs préoccupations par la faible implication des femmes et des jeunes dans les mécanismes de prévention, de gestion et de résolution des conflits ainsi que dans les processus nationaux, sous régionaux et internationaux de réformes, de réconciliation et de reconstruction de la paix. A ce titre, elles ont rappelé que le Mali et le Burkina Faso ont ratifié la Résolution 1325 et suivantes du Conseil de sécurité des Nations unies, la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et son protocole relatif aux Droits de la femme en Afrique. Elles ont condamné la recrudescence des violences basées sur le genre (violences sexuelles et enlèvement fréquent par les groupes terroristes des femmes et des filles), les attentats contre les forces de défense et de sécurité, les actes terroristes et les privations d’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eau et assainissement, emploi) et la participation à la prise de décision. Les femmes ont décrié la détérioration des conditions de vie des populations des deux pays et surtout celles situées dans les zones frontalières. Elles se sont dites convaincues qu’aucun pays ne peut relever seul ces défis et sans la participation effective et forte des femmes. Elles ont reconnu les efforts consentis par le Mali et le Burkina Faso par la mise en place dans les Etats d’institutions de réforme et de réconciliation pour la paix.

 

Les recommandations issues de la rencontre

A l’issue du séminaire, elles ont noté qu’à l’issue de l’étude de l’audit genre et des différentes rencontres menées avec les autorités, les communautés des deux pays et de la communauté internationale ont fait ressortir la faible participation des femmes et la non valorisation  de la contribution de la femme ainsi que la non prise en compte de leurs points de vue dans les différents processus. C’est ainsi qu’elles ont recommandé aux deux Etats respectifs de renforcer les capacités des ressources humaines qui animent les différents départements et institutions de nos Etats en matière de genre, paix et sécurité ; d’impliquer fortement les femmes dans les différents processus ; de rendre effectif la prise en compte des femmes dans les différents processus et mécanismes et sphères spécifiques de décisions ; de s’engager à appliquer les instruments juridiques internationaux qu’ils ont ratifiés ; de rendre plus manifeste la volonté politique ; de prendre des dispositions pour l’application de la « Charte sur la parité »  et les autres engagements nationaux, sous régionaux, régionaux et internationaux et sur le genre et l’équité signés par les gouvernements du Burkina Faso et du Mali ; de procéder à la relecture et l’adoption de textes adaptés aux réalités des pays en lien avec le genre ; de faire de la promotion politique des femmes dans les sphères de décisions une réalité conformément aux engagements pris aux niveaux international, régional, sous régional et national par le Mali et le Burkina Faso ; de faire des politiques nationales genre des référentiels de gestion pour toutes les structures et institutions de deux pays ; de renforcer la participation des femmes de 30 % au moins dans les mécanismes nationaux, sous régionaux, régionaux et internationaux relatifs à la paix et à la réconciliation ; de mettre en place un fonds spécifique pour renforcer les initiatives de sensibilisations et de prévention dans le cadre de la formation de pools de renseignement social et stratégique au niveau des femmes et des jeunes pour renforcer les actions des forces de défense et de sécurité.

 

L’engagement des femmes du Mali et du Burkina Faso

Les femmes du Mali et du Burkina Faso ont décidé de rompre le silence par des actions concrètes au regard des nouveaux défis sécuritaires en lien avec le terrorisme, l’extrémisme violent ainsi que l’incivisme grandissant dans les deux Etats respectifs. Elles ont réaffirmé leur détermination et la pleine mesure de leurs responsabilités et de leurs engagements sur les questions de paix et de sécurité aux côtés de leurs populations et leurs Chefs d’Etats. C’est ainsi qu’elles ont pris la résolution de sensibiliser leurs familles et leurs communautés ; de mettre en place une stratégie de communication conjointe pour renforcer la sécurité aux frontières de leurs Etats par la collaboration avec leurs forces républicaines ; de capitaliser les résultats du présent programme des deux pays tout en mettant en bonne place les femmes du monde rural. Elles ont sollicité l’accompagnement des autorités de deux pays pour permettre            aux femmes de la sous région de réussir leur mission. Elles ont invité le NDI a renforcer la collaboration avec d’autres partenaires financiers pour un appui financier, technique et logistique aux deux structures pour étendre le réseau et faciliter la mise en œuvre de leurs plans d’actions conjoints sur le rôle et la responsabilité de la femme pour lutter contre les nouveaux défis sécuritaires. Elles ont réaffirmé leur conviction que sans l’implication pleine et active des femmes, soutenue par les Etats et les partenaires, la sous région Afrique de l’Ouest et du Sahel ne pourra endiguer les multiples menaces et assurer la stabilité et le développement. Elles ont sollicité un engagement ferme des deux Etats à promouvoir les femmes dans toutes les instances et sphères de décision en appliquant leur promesse de campagne dont la parité au gouvernement avant la fin de leur mandat. Elles ont aussi sollicité l’accompagnement des ministères en charge de la femme, de la sécurité, de la décentralisation et du culte.

Auparavant, à la cérémonie d’ouverture de l’atelier, Dr. Badié Hima, senior directeur résident du NDI au Mali avait indiqué le Mali et le Burkina Faso n’ont pas été épargnés par les crises politico-sociales, institutionnelles qui ont eu un impact considérable sur certaines de leurs valeurs qui les caractérisaient. Il a cité entre autres la fraternité, l’amour du prochain, l’amour de la vérité, le sens de l’honneur, l’entre-aide, l’humanité, la tolérance, le sens de l’intérêt général, la cohésion inter et intracommunautaire, la convivialité favorisée par le « Sanangouya (cousinage à plaisanterie entre les ethnies ou différentes tribus d’une même ethnie), la cohésion social. « N’a-t-on pas l’habitude de dire que la paix n’a pas de prix ? Cela est vrai. Mais plus, l’expression signifie aussi que la paix a un coût, celui de la culture de la justice, de l’équité, de la bonne gouvernance, des réformes courageuses qui prennent en compte les intérêts de nos populations, des services sociaux de proximité, des politiques publiques favorables à la majorité, aux groupes vulnérables dont les jeunes et les femmes. Pour appuyer  ces réquisits d’une véritable résilience politique et démocratique, fondées sur les valeurs sociales et démocratiques, le NDI a  développé des programmes et des outils pour aider les coalisions fortes qui œuvrent pour la démocratie et la paix », a souligné Dr. Badié Hima.

La rédaction

Source: La Plume

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