Circulation de faux permis de conduire : qui protège les faussaires ?
Compte tenu du nombre important de faux permis de conduire, certains établissements financiers n’acceptent plus ce document dans les opérations bancaires, apprend-t-on. Cette réaction d’autoprotection de certaines banques de la place fait ressurgir l’éternelle question de la sécurisation des documents officiels du pays délivrés par ceux agissent au nom de la république toute entière.
L’existence des faux documents ne date pas d’aujourd’hui et n’épargne aucun domaine. Malgré les désagréments causés par le phénomène, il est loin de s’affaiblir et bien au contraire, il gagne du terrain en se perfectionnant. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de la contrefaçon grossière fait avec des moyens de bord, mais de vrais faux documents administratifs indécelables pour le profane. La production de faux Titres fonciers, permis de conduire, acte de naissance, passeport, certificat de nationalité et autres semblent devenir une activité lucrative dont les acteurs agissent et exercent en toute liberté et sans la moindre crainte d’une éventuelle sanction. Aujourd’hui, la question qui se pose est de savoir: qui protège les faussaires ?
Complicité active de l’Etat, ou profitent-ils simplement du laxisme ambiant ?
Quelque soit la réponse à cette question, la faiblesse de l’Etat demeure le premier allié des faussaires. La polémique autour des titres fonciers lors du passage de Mohamed Aly Bathily à la tête du ministère des domaines de l’Etat et des affaires foncières est une parfaite illustration de la passivité de l’Etat face à la production, la mise en circulation des vrais faux documents par les responsables du pays. A cela il faut ajouter l’ignorance ou la complicité des populations prises en tenaille entre un Etat incapable de les mettre à l’abri des prédateurs de l’administration et le désir de rentrer en possession des documents administratifs.
Le silence des plus hautes autorités face à cette polémique laisse planer le doute sur la volonté de lutter contre la circulation de faux documents dans le pays. Il ne serait pas exagéré de dire qu’à défaut de les soutenir ouvertement, les faussaires bénéficient largement du laxisme de l’Etat dont le crédit fond comme beurre au soleil à cause de la croissance des faux documents administratifs en circulation.
La réaction des banques n’est pas un cas isolé. Les documents administratifs du pays inspirent méfiance et appréhension tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et cela depuis de nombreuses années.
Au moment où la restauration de l’image du pays occupe une place de choix dans les discours politiques, la lutte contre les vrais faux documents administratifs doit faire l’objet d’un engagement de tous. Cependant, il revient aux plus hautes autorités d’ouvrir le bal en instaurant une rigueur dans la délivrance des documents comme première mesure de sécurisation.
La rédaction
Source: La Plume
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