15e réunion du comité national de sûreté de l’aviation civile: Zoumana Mory Coulibaly exige le professionnalisme des agents des plateformes aéroportuaires du Mali
La salle de conférences de l’Aéroport International Président Modibo Keita Sénou a abrité le jeudi, 20 septembre 2018 la 15e réunion du Comité national de sûreté de l’aviation civile. Les travaux de cette réunion étaient présidés par Zoumana Mory Coulibaly, ministre des Transports accompagné par sa collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Keita Aida M’Bo, le PDG de l’AIMPK Sénou, Col Youssouf Diarra et Oumar Mamadou Ba, le Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile, (ANAC).
A l’entame des travaux de cette réunion, Doudou Kanouté, inspecteur de sûreté à l’ANAC a mis l’accent sur la politique nationale de sûreté au Mali qui tourne autour de 4 axes. D’après lui, la sûreté se définit comme la protection de l’aviation civile contre des actes d’intervention illicite, c’est-à-dire, les actes de menace contre l’aviation civile, notamment les sabotages d’aéronefs, les attaques terroristes, les détournements d’avions avec prises d’otages, les actes armés au niveau des aéroports. L’atteinte de ces objectifs, selon Doudou Kanouté, n’est permise que par une combinaison des moyens matériels et humains. D’où l’implication des représentants du gouvernement. C’est pourquoi, le Mali, dans sa volonté politique, affirme son engagement, à travers l’OACI et l’UEMOA de mettre en œuvre toutes les normes et pratiques recommandées dans le cadre de la protection des aéroports contre des actes d’intervention illicites. Le Mali, a dit Doudou Kanouté, a élaboré un texte réglementaire notamment le décret N°646-PRM du 20 octobre 2008 portant création du Comité national de l’aviation civile et des comités de sûreté des aéroports dont le ministre en charge de l’aviation civile assure la présidence. Il a expliqué que ce comité est un organisme consultatif avec des missions bien précises et déterminées. Et de rappeler que le comité a pour mission d’émettre ses avis sur la politique nationale de sûreté en matière d’aviation civile au Mali, d’évaluer l’efficacité du programme de sûreté de l’aviation civile, un document signé par le président de la république avec le décret N°169/PRM du 25 février 2011 portant approbation du programme national de l’aviation civile. Il définit le rôle et les responsabilités de toutes les structures impliquées dans la mise en œuvre du programme national de la sûreté en république du Mali. « Le comité étudie les recommandations issues des différentes réunions des comités de sûreté d’aéroports en vue de l’adoption des mesures visant à protéger l’aviation civile contre des actes d’intervention illicites et propose des mesures de recommandations nécessaires dans la mise en œuvre du programme national de l’aviation civile », a-t-il indiqué.
Au cours des travaux, le PDG des Aéroports a fait un exposé sur le compte rendu des différents comités d’aéroports et l’évaluation des mesures de sûreté au niveau de la plateforme aéroportuaire du Mali. L’intervention du Directeur Général de l’ANAC a été consacrée sur l’exécution des recommandations issues de la 14e réunion du comité national de l’aviation civile tenue le 7 février 2017. Les travaux se sont achevés par une visite guidée dans les points de contrôle d’accès au niveau de terminal II de l’aéroport International du Président Modibo Keita Sénou.
Dans son intervention, Soumana Mory Coulibaly, le ministre des Transports, après avoir salué tous les membres du comité, les structures en charge de l’aviation civile et sa collègue présente à cette rencontre, a rappelé les missions assignées au comité. Lesquelles missions, a-t-il réaffirmé, constituent un élément important du dispositif de sûreté de l’aviation civile conformément aux normes internationales. Selon le ministre Coulibaly, cette session se tient à la veille de la célébration du 58eanniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale couplée à la cérémonie solennelle d’investiture du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita à la magistrature suprême pour son second mandat. « Il nous faut prendre toutes les dispositions permettant de garantir à nos hôtes, un accueil et un séjour agréables en toute sécurité », a insisté le ministre des Transports.
A en croire Soumana Mory Coulibaly, les plateformes aéroportuaires en particulier doivent faire l’objet d’une attention particulière en termes de renforcement des mesures de sûreté, se traduisant par plus de rigueur et de vigilance. Car, a-t-il ajouté « l’intensification des menaces multiformes n’épargnant aucun pays du monde, nous oblige à ne rien laisser au hasard. Des hommes et des femmes professionnellement bien formés doivent être sur nos plateformes aéroportuaires afin de prévenir et, au cas échéant, faire face aux actes d’intervention illicite ».
Le ministre des transports, Soumana Mory Coulibaly, s’est montré très ambitieux pour l’atteinte du défi du désenclavement intérieur et extérieur du Mali, un défi qui demeure l’une des priorités du gouvernement. Ce qui, à ses dires, doit exiger des acteurs du secteur aéronautique pour un engagement sans faille afin de rendre nos aéroports plus sûrs et conformes aux normes d’exploitation internationales. Pour ce faire, selon lui, l’atteinte de cet objectif passe par l’application stricte des dispositions notamment, la surveillance efficace des contrôles d’accès des personnes et des véhicules, l’inspection filtrage appropriée des passagers et leurs bagages, la formation du personnel, la facilitation du transport des personnes handicapées sur les renseignements préalables concernant les passagers. Cependant, reconnaît le ministre en charge de l’aviation civile, que malgré les efforts consentis dans la formation en sûreté et du renouvellement des équipements, des préoccupations demeurent, suite aux recommandations issues des différents audits et inspections. Pour une solution meilleure et durable, une réforme s’avère nécessaire. Et le ministre propose une réorganisation du dispositif de sûreté par la relecture du Programme National de Sûreté de l’Aviation Civile. Ce qui devra permettre une coordination en mettant l’accent sur une réorganisation des tâches et une clarification des responsabilités de chaque secteur. Et ces reformes, selon lui, ne doivent pas être de nature à dispenser les services régaliens de l’Etat de leur mission première notamment la sécurité publique dans toutes ses dimensions.
L’occupation illicite des domaines aéroportuaires s’est invitée dans les débats. L’occupation illicite des domaines aéroportuaires à Bamako Sénou et aussi bien à l’intérieur a été dénoncée par le ministre. Car elle risque d’hypothéquer le développement futur des aéroports du Mali. Il a espéré compter sur l’accompagnement de ses homologues en charge de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable et celui du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il a déploré le fait que la zone aéroportuaire soit devenue un dépotoir d’ordures ou le passage d’animaux, faisant de cette zone des nids d’oiseaux. Ce qui n’est pas sans danger sur les avions. Il a aussi regretté le morcellement des domaines aéroportuaires. Le ministre, avant de terminer, a lancé un appel à tous, de concentrer les forces en vue de trouver une solution et de mettre en œuvre les schémas d’aménagement de ces domaines pour le développement du secteur. Il a fondé un espoir sur l’application des recommandations issues de cette 15e session qui permettra de relever des défis du transport aérien par l’identification et la consolidation de bonnes pratiques, afin de préserver nos plateformes aéroportuaires contre les actes d’intervention illicites.
Abdoulaye Diarra
Source: Le FORUM
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