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Premier Africain subsaharien à la tête de l’ONU: Kofi Annan, symbole de paix, s'en est allé - Malikibaru.com
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Premier Africain subsaharien à la tête de l’ONU: Kofi Annan, symbole de paix, s’en est allé

 

Premier Africain subsaharien à prendre la tête de l’ONU en 1996, la mort le samedi, 18 août dernier de ce natif de Kumasi au destin exceptionnel émeut le monde entier.

Le symbole est encore très fort. C’était un 17 décembre 1996 que Kofi Annan devenait à 58 ans le premier Africain subsaharien à être élu au poste de secrétaire général de l’Organisation des Nations-unies. Réélu en 2001 pour un second mandat, il reçoit la même année le prix Nobel de la paix. Un destin exceptionnel pour ce chantre de la paix décédé ce samedi 18 août à l’âge de 80 ans. «  C’est avec une immense tristesse que la famille Annan et la Fondation Kofi Annan annoncent que Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du Nobel de la paix, est décédé paisiblement samedi 18 août après une courte maladie  », a annoncé sa fondation dans un communiqué à Genève.

Un enfant du peuple Ashanti

Diplomate de carrière, Kofi Atta Annan est né comme son prénom l’indique selon la tradition Akan un vendredi à Kumasi, la capitale du peuple Ashanti dans l’ex-Gold Coast, soit l’actuel Ghana. Issu d’une famille aristocratique de la tribu des Fantis, il a une sœur jumelle, Efua Atta (Atta signifie : jumeau /jumelle) décédée subitement en 1991. Ensemble ils ont été très tôt encouragés à faire des études et surtout à s’émanciper. Et ils ont de qui tenir. Leur père Henry Reginald Annan participa activement à la vie politique de son pays en créant un parti politique indépendantiste étudiant, la United Gold Coast Convention ( UGCC ) avec un certain Kwamé Nkrumah, le père de l’indépendance ghanéenne. Mais ce dernier considère Annan qui est en fait un notable trop conservateur. Kwamé Nkrumah, alors secrétaire général du parti indépendantiste se sépare de son allié pour créer la Convention People’s Party (CPP). Le père de Kofi Annan indépendantiste convaincu participa à sa manière à la lutte jusqu’à l’indépendance de la Côte-de-l’Or en 1957. Dans cet environnement, les cinq enfants Annan voient défiler chez eux, d’éminentes personnalités politiques, sans que jamais les convictions de ce père qu’ils décrivent comme discret ne soient discutées au grand jour. En effet ce dernier achève sa carrière chez Unilever puis dans une banque internationale. Des postes où il se voit diriger par des étrangers. Il était donc très difficile pour lui de critiquer ouvertement ses employeurs ou les colons.

Après avoir étudié à l’Université scientifique et technologique de Kumasi, en 1961, Kofi Annan obtient sa licence d’économie au Macalester Collège, à Saint Paul, dans le Minnesota (Etats-Unis) en 1961. Il effectue par la suite des études de troisième cycle en économie à l’Institut universitaire des hautes études internationales à Genève (Suisse). En 1971-1972, il obtient son diplôme de maîtrise en sciences de gestion au Massachusetts Institute of Technology. C’est en 1992 qu’il fait ses premiers pas auprès de l’Organisation mondiale de la santé à Genève comme fonctionnaire international. « Il a considérablement contribué au renom de notre pays par sa position, par sa conduite et son comportement dans le monde », a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo à l’annonce de sa mort. Marié en premières noces à Titi Alakija, issue d’une famille nigériane fortunée, ils auront un fils, Kojo, et une fille, Ama, mais ils se sépareront à la fin des années 1970. Kofi Annan épouse en secondes noces Nane Lagergren, juriste suédoise, qui lui donnera une fille, Nina.

Des échecs qui ont nourri sa volonté de s’engager pour la Paix

Premier secrétaire général issu de l’Afrique subsaharienne élu en 1996, le Ghanéen apporte un souffle nouveau à une organisation en pleine transition. Car il faut souligner que cette période des années 90 est extrêmement troublée par de nombreux conflits. Avant d’accéder à ce poste clé le nom de Kofi Annan était déjà sur toutes les lèvres. Mais comme toute une génération de responsables, diplomates et ministres des Affaires étrangères, Kofi Annan restera marqué à jamais par l’incapacité de la communauté internationale à prévenir et empêcher le génocide au Rwanda en 1994, qui fit 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement parmi la population tutsi.

Une mission de maintien de la paix de l’ONU (Minuar) est déployée au Rwanda au moment du génocide, sous le commandement militaire du général canadien Roméo Dallaire, mais elle n’a pas arrêté les massacres, faute de renforts dont l’envoi nécessitait un vote du Conseil de sécurité. Pendant que les tueries faisaient rage, les effectifs de la Minuar ont même été réduits. A plusieurs reprises après le génocide, Kofi Annan reconnaîtra que son action a été insuffisante pour prévenir les massacres. «La communauté internationale n’a pas été à la hauteur au Rwanda et cela devra toujours être pour nous une source de regrets amers et de chagrin», a-t-il notamment déclaré, à l’occasion du 10e anniversaire du génocide.

Ces échecs, écrit Kofi Annan dans son autobiographie, «m’ont confronté à ce qui allait devenir mon défi le plus important comme secrétaire général : faire comprendre la légitimité et la nécessité d’intervenir en cas de violation flagrante des droits de l’homme  ». Conjointement avec l’organisation, il a reçu en 2001 le Prix Nobel de la Paix pour ses « efforts en faveur d’un monde mieux organisé et plus pacifique».

Lorsqu’il prend la direction de l’ONU, la situation n’est pas meilleure. Et les conflits s’éparpillent : la guerre en Bosnie prend tout juste fin, mais la deuxième guerre du Golfe s’éternise. Aussi quand Kofi Annan est réélu pour un second mandat l’organisation doit faire face aux conséquences des attentats du 11 Septembre puis de la guerre en Irak. À la fin de son mandat Kofi Annan a du affronter de nombreuses critiques qui ont terni son bilan avec notamment des accusations de corruption dans l’affaire « pétrole contre nourriture ».

« J’ai essayé de placer l’être humain au centre de tout ce que nous entreprenons: de la prévention des conflits au développement et aux droits de l’Homme  », avait-il déclaré en acceptant le Prix Nobel à Oslo.

À son départ, il était cependant un des dirigeants de l’ONU les plus populaires. C’est pourquoi l’annonce de sa mort a fait réagir dans le monde entier. Plusieurs chefs d’État africains, dont le Ghanéen Nana Akufo-Addo a décrété une semaine de deuil national, ont tenu à lui rendre hommage sur Twitter. Il sera inhumé le jeudi, 13 septembre dans le cimetière militaire d’Accra. Dors en paix le diplomate de carrière ! L’Afrique perd, en lui, l’un des célèbres diplomates reconnus dans le monde entier, soulignent ainsi plusieurs Chefs d’Etat Africains dans leurs messages de condoléances.

 Source: LA PLUME

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