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Ayant fait le choix d’œuvrer avec et pour l’ensemble du peuple malien, la majorité présidentielle et l’opposition, quelque soit les points de divergences sont tous deux poumons d’un même corps : celui du peuple malien ! Dès lors, les petites phrases assassinent, les piques et violences verbales entre ces deux pôles doivent s’estomper pour faire place à une atmosphère saine et empreinte de cordialité si toutefois la cause du Mali est la cause de leur engagement. Aujourd’hui, les signes d’énervement et d’impatience sont palpables sur la scène politique, à en croire la prolifération des propos dévalorisants  et réducteurs de part et d’autres.

Pour le régime en place, il y’a deux type de Maliens. Les bons qui ne sont que ses partisans et sympathisants, les mauvais sont tous ceux qui sont d’un avis contraire. Du point de vue des opposants au régime, c’est le contraire. Un tel dialogue de sourd conduit irrémédiablement notre pays vers un déchirement aux conséquences imprévisibles. La répartition du peuple en bon et mauvais s’est substituée aux argumentaires politiques qui doivent être les seuls armes de combat dans un Mali embourbé dans une crise multiforme. A en croire l’usage systématique  de part de d’autre de cette recette de division, sans risque de se tromper on peut dire que la classe politique est loin de prendre la mesure de la tension que ces propos font naitre. La dernière en date est la sortie de l’actuel ministre de la défense contre la presse. Fidèle à son franc-parler comme se croit le ministre de la défense et des anciens combattants, de son sobriquet «  le ministre de Kati » pour indiquer son quartier général après le service, car l’une de ses femmes réside dans cette ville qui ne fera plus peur à Koulouba, selon le président IBK  n’a pas pris de gang pour exprimer son opinion sur la presse. A ses dires, la presse terni l’image du pays en rapportant des nouvelles sans fondements ou en publiant ce que par patriotisme on devait taire.

Procès d’intention ?

Le ministre persiste et signe : ce n’est pas un procès d’intention, c’est un constat. Outre la récurrence de la recherche des bons ou mauvais Maliens, le ministre par ses propos  tente de faire porter le chapeau de l’effritement de l’image du pays par la presse. « La tête a failli et l’on en punit les bras » c’est la seule réponse possible à ces accusations. C’est la société et les politiques qui créent l’évènement et la presse relate, un tel rappel s’impose pour couper court à l’amalgame qui ne tarderait pas à s’installer entre une pratique de la population et la presse. A la décharge du ministre, il est reconnu que dans tout corps il y’a des brebis galeuse, mais de là à s’attaquer au quatrième pouvoir dans son ensemble, c’est de prendre le risque de piétiner aux  pieds le principe sacro-saint du droit à l’information. La préservation de l’image du pays revient en priorité aux responsables du pays désignés à cet effet.

En cette période de mondialisation soutenue par un développement extraordinaire des canaux de communication, taire une information n’a plus aucun sens car tout le monde sait ce qui se passe chez le voisin et dans les moindres détails.

Le constat du ministre de la défense sonne comme une interpellation qui ne s’adresse pas à la seule presse. Elle est une invite  à l’ensemble du peuple à œuvrer dans le sens de la préservation de l’image de notre chère  patrie. Elle est aussi une réplique du slogan contre la corruption « il n’y a pas de corrompu sans corrupteur ». La morale de l’histoire est que : Ceux qui ternissent l’image du pays par leurs actes, précèdent  toujours ceux qui ternissent l’image du pays en racontant.  Qui craint le scorpion, balaie devant sa porte !

Bouba Sankaré

Source: LE FORUM