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Cdt Ousmane Sidibé, Directeur Régional des Eaux et Forêts du District de Bamako « Notre survie en dépend de la protection de la faune et de la flore » - Malikibaru.com
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Cdt Ousmane Sidibé, Directeur Régional des Eaux et Forêts du District de Bamako « Notre survie en dépend de la protection de la faune et de la flore »

 

Dans le cadre de la 18ème Edition de la quinzaine de l’environnement de cette année qui s’est déroulé du 10 au 17 juin dernier à Mopti, nous avons approché le commandant Ousmane Sidibé, directeur régional des Eaux et Forêts du District de Bamako. Nommé à son poste en début d’année 2015, il a pris ses fonctions avec la direction régionale des eaux et forêts dans un contexte difficile. A savoir à quel niveau se trouve l’état de détérioration de l’écosystème malien aujourd’hui, visiblement très disponible à répondre à notre question, si elle devait revenir certainement au directeur national des Eaux et Forêts, Gal Mamadou Gakou qui a accordé une interview à nos confrères de l’ORTM pendant la quinzaine de l’environnement  la semaine dernière au cours de laquelle, il a exposé l’état de lieu de la faune et de la flore aujourd’hui dans notre pays, les efforts du gouvernement et les perspectives à long et court terme pour un développement durable, il répond que Bamako n’a plus de domaine forestier mais au niveau national nous avons des domaines fauniques notamment dans les régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso. A Kayes, dans la boucle de Baoulé il ya un grand projet de la protection des chiens pansés qui doit même connaitre sa deuxième phase d’exécution, un complexe forestier de Bougouni Yanfolila (forêt classée), ce domaine faunique qui prévoit un plan d’aménagement pour toute cette bande de végétation à travers l’Etat, constitue à la fois une zone de tourisme ( Ndr : le Djinetoumanina jusqu’à Sanacourouni, le village de l’actuel ministre des mines , prof Tiemoko Sangaré), une zone repartie entre les territoires de Bougouni et Yanfolila, elle couvre le rage de Mandedjasa jusqu’au fleuve Sankarani à la frontière guinéenne et au nord dans le septentrion malien ni été la crise depuis 2012 les éléphants dans le gourma étaient protégés par un vaste projet sous régional basé à Douanza (projet de protection des éléphants et de la biodiversité de Gourma), il connait ce projet pour avoir y travaillé et jusqu’à Gao tout le monde était intéressé par ce projet.

De témoignages recueillis ça et là, Ousmane  Sidibé est un cadre dévoué et très apprécié par ses supérieurs et collaborateurs. Voilà des cadres modèles que notre pays a besoin pour amorcer son décollage. Entretien !

Mon commandant, y a-t-il de  l’équilibre entre les efforts consentis et la protection de l’écosystème au Mali?

Concernant les mesures en vigueur pour préserver des réserves peu que soit-il, sur le plan législatif et règlementaire, le Mali dispose déjà des textes  notamment la loi  n°10-028 du 12 juillet 2010 portant leur habitat dans le code forestier. La loi qui gérait ces zones est en cours de relecture par l’Assemblée Nationale sur laquelle les députés ont fait du progrès et sont suffisamment informés du bien-fondé de ce texte et l’innovation apportée. Son adoption est attendue dans un bref délai, ainsi pour confirmer que nous avons des textes mais cela nous suffit, il faut des moyens pour leur mise en œuvre et aussi nous comptons sur les partenaires au développement, en fait si nous parvenons à protéger les forêts ce n’est pas pour le Mali seulement c’est pour toute l’humanité entière et voilà pourquoi la mobilisation des partenaires au développement.

En plus de l’adoption de la politique nationale forestière  par le conseil des ministres tout récemment je pense qu’il y a lieu d’être optimiste. Un progrès a été fait. Et ces trois documents doivent nous permettre d’être capable de protéger efficacement notre domaine forestier national.

Envisage-t-il les moyens de renforcement en vue de sauver nos forêts, visiblement appartenant à l’Etat ou collectivités ? Se trouvent dans un statut, semble-t-on dire «  le propriétaire mais absent, au regard de l’état de détérioration avancée qui continue de gagner du terrain »

Il faut combler le déficit de communication car les gens pensent que la protection de l’environnement notamment incombe au seul forestier, mais en la matière tout de même qu’ils ont fait ce qu’ils devront faire, nous avons suffisamment informés les communautés à la base de protéger le peu de réserves qui existent, mais si les mesures d’accompagnement ne suivent pas il y aura bien des problèmes. Vous ne serez pas surpris avec la décentralisation que les maires au niveau de la base n’accordent d’importance à la protection de l’environnement malgré toutes les initiatives d’incitation à travers  l’ANICT d’élaborer les projets de protection de l’environnement. Et nous assistons aujourd’hui au manque de résultats escomptés mais cela ne nous empêchera d’aller encore plus loin car les gens doivent s’y intéresser parce que  notre survie en dépend de la protection de la faune et de la flore.

Etat de l’écosystème aujourd’hui 

La situation n’est pas luisante dans sa généralité. On donne très peu de moyens aux agents forestiers pour être  opérationnels sur le terrain. La pauvreté endémique fait que la situation de notre écosystème reçoit une répercussion alarmante  en milieu rural. Ceci étant les ressources forestières deviennent comme moyens d’alternance ayant l’accès facile, même le forestier en sa présence ne peut à hauteur de souhait assurer leur protection car pour les populations en milieu rural, il suffit de couper le bois et déposer au bord de la route pour avoir de l’argent le même jour.

Si on n’arriverait pas à lutter efficacement contre la pauvreté en milieu rural il serait très difficile de maitriser le phénomène. Oui, l’aide des partenaires peut donner beaucoup de résultats mais ne suffit pas car elle est minime au reste du territoire.

Le projet GEDEFOR s’est positionné comme référence en la matière aujourd’hui en milieu rural. En faisant occuper les communautés à d’autres occupations que couper les bois pour subvenir à leurs besoins. Dans la forêt classée de Kassela, il avait plus environ 300 femmes qui s’adonnaient à la coupe du bois et de charbon, ce projet est arrivé à faire abandonner les femmes de cette activité en les campant sur environ deux  hectares où elles font de maraichages en vue de subvenir à leurs besoins en les orientant vers d’autres activités à Kassela.

On n’a pas besoin de milliards pour faire de même sur le reste de l’étendue de territoire où se trouvent les forêts classées. C’est ainsi si nous voulons lutter contre la pauvreté en milieu rural aujourd’hui et ce que le budget national est en mesure de supporter tout en comptant sur nos partenaires au développement et en augmentant les agents de protection de l’environnement, selon M Ousmane Sidibé. Malgré l’espoir est permis avec la nouvelle génération d’agents forestiers.

Il n’ya pas de forêt sans le forestier. On le devient par amour pour être efficace. On ne vient pas chez nous pour avoir de l’argent.

Sur la quinzaine de l’environnement

Il est temps d’évaluer la quinzaine en tant que moyen de communication à la base pour sensibiliser les acteurs concernés directs dans le cadre de la protection de l’environnement. Suggère t-il «  les politiques doivent comprendre l’enjeu de l’environnement malgré les innovations de chaque année, toute œuvre humaine est à parfaire ».

Si chaque année on se sert de ce qui a été fait l’année dernière. Il faut évaluer maintenant car il ne suffit pas seulement d’organiser la quinzaine dans une ville ou une région mais il s’agit aussi de savoir ce que l’organisation de la quinzaine est entrain d’apporter mais nous reconnaissons qu’elle a entrainé un changement de comportement et comparativement avant la quinzaine qu’en était-il avec la protection de l’environnement? Et maintenant où nous en sommes ? Sinon nous allons d’année en année en continuant avec la communication et la sensibilisation ? En tout cas, à son avis il n’ya pas d’instrument d’évaluation depuis sa première édition. En dehors de la quinzaine d’autres ONG intervenant dans le secteur mènent des activités de communication et de sensibilisation mais quel impact nous en avons aujourd’hui ? Sinon elle risque d’être seulement évènementielle chaque année dans une région ou une ville. Les acteurs font aussi un gros effort pour moins de résultat, a-t-il indiqué M Sidibé.

Sur la COP21

La cop21 sur laquelle il vient de suivre une formation, selon lui a été une réussite. C’est la première fois que tous les pays signent à l’exception de la volteface du président américain, mais une véritable leçon pour la communauté internationale qu’on ne doit pas compter sur un seul pays. Il est convaincu d’une chose tant que la politique ne s’intéresse pas à l’environnement ! On aurait plus gagné.

Je formule le vœu que le président de la république s’intéresse au lancement de la campagne nationale de reboisement, à l’environnement en particulier au même titre qu’il participe au lancement de la campagne agricole, de la campagne de vaccination des animaux.  J’ai une plus grande considération au président de l’Assemblée nationale, au premier ministre, de même que Mme la première dame aime la nature.

Le commun des pays en voie de développement est que le tout monde s’intéresse aux événements auxquels le président de la république participe.

Pour un rappel, le président de la république avait drainé une foule en se rendant au lancement dernier de la campagne agricole à Ségou. Il n’ya jamais de bonne campagne agricole en l’absence de bonne végétation, selon le forestier. Comme une notion universelle, c’est grâce à la bonne végétation qu’il pleuve. Une bonne campagne agricole est toujours soutenue par une belle végétation de flore.

Le vieux débat toujours d’actualité

Comparativement aux autres pays qui nous entourent, un ministère est chargé uniquement de la gestion des ressources naturelles, et votre avis sur la question ? Parce ils font recours à la nature à laquelle ils accordent beaucoup d’importance alors son souhait selon lui est voir très bientôt la direction générale des eaux et forêts avec plein pouvoir. S’interroge –t-il ? Pourquoi ne pas avoir l’office national de reboisement qui aura pour vocation de recevoir tous les agents des eaux et forêts recrutés dans la fonction publique où ils y passent pour trois ou quatre ans minimum avant d’être versés dans les services classiques. Ainsi, ils seront chargés de produire, de reboiser et de communiquer beaucoup avec les communautés pour qu’elles changent de comportement, d’asseoir une bonne politique de reboisement sécurisé. Celui ou celle qui plantera pendant quatre ans aura bien l’amour de l’arbre. Et il ne sera toujours pas d’accord avec celui qui saccage  l’arbre.

Entretien réalisé

Par Abdoulaye Diarra

Source: LE FORUM

 

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