Editorial: Ça suffit ! La sourde oreille des autorités, les populations des régions non- opérationnelles montrent leur muscle
Les populations des régions non opérationnelles brandissent les menaces au prix ne pas participer au scrutin régional ou local à venir. Cependant le moment est mal choisi par le régime IBK ne voulant absolument pas se soumettre aux revendications de ce genre.
Comme si le chien aboie la caravane passe. Le puissant ministre de l’administration territoriale de l’époque, Abdoulaye Idrissa Maiga, ne disait-il que ceci : « chacun veut avoir une région avec nous, et cela ne se fera pas ici ».
En tout cas, le silence des autorités donne raison à ces populations très engagées et représentées par un collectif des régions non opérationnelles à ne plus s’asseoir. A en croire le collectif qui tenait récemment à Bougouni un meeting d’information « A défaut de quoi, les populations desdites régions ne participeront pas aux élections locales et régionales à venir. Elles se réserveront le droit de mettre en place leurs autorités intérimaires. »
Est-ce que ce message a été perçu par les autorités ? Ont-elles pris cette menace au sérieux ? Parce qu’au Mali, tout le monde semble comprendre qu’il faut rompre le silence pour épouser la velléité anti constitutionnelle en vue de se faire entendre.
Le silence des autorités explique le sentiment d’abandon du projet. Or l’Etat est une continuité, dénonce le collectif dans sa déclaration lue à Bougouni : « Nous populations des régions administratives créées par la loi 2012-017 du 2 mars 2012 non opérationnelles, à savoir Nioro, Kita, Nara, Dioïla, Bougouni, Koutiala, San, Douentza et Bandiagara, réunies ce jour 25 février 2017, au stade Sakoro Mery Diakité de Bougouni, déclarons ce qui suit à la bienveillante attention du gouvernement de la République du Mali : Vu la loi 2012-017 du 2 mars 2012, portant création des circonscriptions administratives en République du Mali. Il poursuit qu’au regard du décret promulgué par le président de la République ATT loi qui dispose dans son article premier : «le territoire de la République du Mali comprend, le District de Bamako et les 19 régions suivantes, rappelant les régions actuelles cite entre autres, les régions de Taoudéni, Ménaka, Nioro, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza et Bandiagara», et son article 4 dispose : «La présente loi abroge au fur et à mesure de sa mise en œuvre échelonnée sur 5 ans à compter de sa promulgation, toutes dispositions antérieures contraires, notamment celle de l’ordonnance N°91-039/P-CTSP du 08 août 1991 déterminant les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales ».
La démarche du collectif est cohérente et légitime.
Abdoulaye A Diarra
Source: LE FORUM
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