An I de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali Un Bilan mitigé
15 Mai 2015-15 Mai 2016 ! Il y a une année jour pour jour que le gouvernement du Mali et les groupes armés signaient sous l’œil de la communauté internationale l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Ce premier anniversaire de la signature de l’accord pour la paix est mitigé.
Les populations et les acteurs qui avaient fondé l’espoir de revoir le pays sur ses pieds sont restés à leurs fins. Selon Yéhia Tandina, dans la région de Tombouctou, la mise en œuvre de l’accord va au rythme du canard. Les engagements de part et d’autres entre le gouvernement et les groupes armés, a-t-il souligné, sont purement théoriques. L’installation du MOC (Mécanisme opérationnel de la coordination) est faite mais n’a été opérationnel. Les patrouilles mixtes tant attendues tardent à voir le jour.
Le cantonnement tout comme le DDR est dans l’impasse, pas d’agenda d’exécution ni de communication sur la question. Les sites de cantonnement connaissent un retard dans leur aménagement. Les combattants ne sont pas identifiés. Pendant ce temps, les populations subissent des actes de pillage, de menace et de braquage dans toute la région.
La question des réfugiés reste préoccupante et enfin où en sommes-nous sur la question des autorités intérimaires ? Aujourd’hui, on s’accuse mutuellement d’être l’obstacle de la mise en œuvre. Les groupes armés accusent le Gouvernement. Le gouvernement subit la pression de la communauté internationale et les populations. Celles-ci accusent tous les acteurs (CMA, Gouvernement et MINUSMA). La société civile persiste dans son sommeil et l’armée reste les mains liées. C’est compte tenu de tous ces facteurs que le mois dernier la CMA a menacé de reprendre ses opérations de revendications par d’autres moyens non pacifiques si rien n’est fait d’ici le 20 juin prochain. Rappelons que plusieurs actes majeurs auraient été prononcés qui sembleront se limiter aux effets d’annonce.
La prestation de serment du Gouverneur de Taoudéni, les nombreuses rencontres intercommunautaires et intracommunautaires : Gossi, Agouni, Tombouctou, Gourma Rharous, Boujbeyha, Gargando et récemment Léré.
Gargando la rencontre couplée à l’intronisation du chef des KEL-NTASAR a permis de hisser haut le drapeau national absent depuis cinq ans. Des actions politiques loin de répondre aux attentes des populations meurtries dans leur âme et dans leur chair, a fait savoir M. Tandina. Les autorités intérimaires permettent-elles de faire revenir l’inexpugnable Kidal dans le giron de la République ? Cette menace de la CMA de reprendre ses revendications d’ici le 20 juin ne sont-elles pas la partie non visible de l’iceberg ? La CMA est-elle toujours attachée à l’idée de l’indépendance?
La rédaction
Source : LE FORUM
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