ENVIRONNEMENT ET INSALUBRITE A BAMAKO: 550 jours de l’Ozone Mali
« La propreté est un comportement, une qualité de vie. Mais la saleté et la pollution sont des actes qui nuisent à la santé et à l’environnement» telle fut la position du gouvernement en faisant appel à OZONE lorsqu’il élaborait le projet OZONE-MALI. Mais que reste-t-il du premier espoir ?
Depuis plus d’un an, l’espoir que le lancement du projet OZONE-MALI donnait aux populations bamakoises semble n’être aujourd’hui que mirage. Il est vrai que nous sommes tous en partie responsable de la situation que nous vivons. Mais, qu’est ce qui manque à la bonne marche du projet ?
En tout cas, à la base de l’entreprise au quartier Sans Fil sont garés par dizaines en longueur de journée des véhicules et autres équipements mis en disposition du projet pour ses activités pendant que de sables balayés ou des ordures ramassées reprennent position sur des artères de la capitale, laquelle capitale se prépare à accueillir le Sommet Francafrique !
En effet, si le constat de l’insalubrité devient plus alarmant partout, les employés, c’est-à-dire les travailleurs de l’entreprise qui sont déployés sur le terrain, qui, en grande partie sont d’ailleurs des locaux se plaignent du mauvais traitement dont ils sont victimes à tout bout de champ à savoir : « le mal vivre comme notre pain quotidien, nous subissons constamment une pression dictatoriale de la part du DG ou c’est le PDG qui cautionne la politique de deux poids deux mesures d’un chef de commune lequel est accusé d’avoir soustrait des reliquats de salaire de ses agents sans en inquiéter, le retard du paiement des salaires, des sanctions trop dures …. »,comme le disait l’un des travailleurs, la liste est trop longue.
Il est aussi à rappeler qu’un appel a été fait au projet que l’on imaginait un sauveur pour combler les insuffisances dans la gestion du problème d’insalubrité mais aujourd’hui, il y a plus de raison de croire à l’échec du projet qu’à sa réussite. Hélas !
En effet, ces porteurs « d’uniforme jaune » ne viendront pas dans nos quartiers pour ramasser des ordures mais les y enlèveront après que nous les ayons mises dans des poubelles. Ceci voudrait dire que c’est un travail de la chaîne à deux volets : celui des quartiers et celui des grandes artères. Ainsi, donc la bonne finition exige le maintien de toutes les articulations entrelacées. Mais force est de constater qu’il y a une discontinuité remarquable dans ce système d’assainissement dans notre cité dans ce sens que soit les ordures ménagères ne sont pas dans des poubelles et sont plutôt mises en tas devant des maisons et les employés d’ozone diligentés passent sans les enlever soit les ordures sont bien en place mais ne sont pas enlevées !
A la question de savoir, pourquoi vos ordures ne sont-elles pas dans la poubelle, une femme nous a répondu : « wari té n’bolo ka nyaman tchèla san » (je n’ai pas d’argent pour acheter une poubelle). Beaucoup de questions restent donc à se poser en ce qui concerne l’assainissement de notre environnement : Qui doit faire quoi ? Qui peut faire quoi ? Comment le faire ? Les 9milliards de nos francs investis dans le projet « Ozone Mali » suffisent-ils vraiment à mener à bien ce noble projet ? Ou plutôt y a t-il problème de mise en application du plan d’exécution ?… ou encore quelle était la feuille de route soumise au projet et les recommandations des agents qui dans certains quartiers demandent 1000 F CFA avant de vider les poubelles ? Est-il encore trop tôt pour évaluer l’action du projet ?
Pour répondre à toutes ces interrogations, seuls les vrais tenants du projet doivent réagir et là aussi ils sont accusés de mutisme et de mauvais communicateur et réfractaires aux médias.
Dieu merci le département de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable avec à sa tête Mme M’BO Aïda avait lancé le train « des » innovations. Faisons donc en sorte que ce train nous soit un salvateur car, le 30 mai 2015 l’espoir qu’Ozone nous avait donné semble n’être qu’un mirage.
Un vieux dicton dit : « Une chambre est propre parce que l’occupant la fait, alors un village sera propre parce que les occupants l’auront fait. »
Aux uns, mieux vaudra investir dans la prévention qu’à la guérison et aux autres, faisons preuve de civisme et de responsabilité.
(Affaire à suivre….)
Matthieu YH
Source: LE FORUM
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