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Sénégal: Lavage de véhicules - Un tremplin social pour les jeunes non qualifiés - Malikibaru.com
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Sénégal: Lavage de véhicules – Un tremplin social pour les jeunes non qualifiés

Le tissu économique n’est pas assez performant pour garantir de l’emploi à tous les jeunes. De nombreux jeunes pour la plupart  non qualifiés essaient de s’auto employer à travers les « petits métiers ». Beaucoup d’entre eux s’adonnent aujourd’hui au lavage de véhicules dans dans les rues et sur les trottoirs de Dakar pour gagner leur vie.

Au canal de Gueule Tapée, à côté du rond-point Sham, le décor est tout autre. Des deux côtés du canal longent les bus Tatas, on retrouve les gargotes et les tabliers plus communément appelés banabanas. Un peu plus loin, les ordures se mélangent à l’eau qui a servi pour laver les voitures et qui ruisselle vers la grande voie. Le décor est loin d’être beau. Arrivé sur place, vous êtes obligé de marcher sur la pointe des pieds pour accéder à ces jeunes laveurs.

Mor Fall est lui du Cayor, plus précisément de Ngaye Mékhé. Vêtu d’un pantalon déchiré, il a l’air vraiment jeune. « Je n’ai pas duré ici, j’ai seulement quelques mois. J’étais au village. J’étudiais le Coran. Mais après quelques années d’études, j’avais abandonné pour venir embrasser ce métier », raconte-t-il avec un petit sourire aux lèvres. Resté au village pendant quelques temps, il a ensuite débarqué à Dakar afin de trouver un emploi pour gagner sa vie. « Chez nous il n’y a pas assez de travail. Par conséquent, j’ai préféré m’éloigner de ma famille parce qu’un jeune doit accepter d’affronter les dures moments de la vie », déclare-t-il.

Pour lui, le travail n’est pas du tout facile. En effet, il peut gagner 2000 à 2500 F CFA par jour, avec pour clients potentiels les chauffeurs de taxis. « Les taximen viennent laver leurs voitures chez nous, parce que c’est plus accessible. En plus, ce sont nos amis », précise-t-il. Selon lui, il n’y a pas de prix fixe, mais le service le moins cher est de 500 F FCA. Même si le taximan peut donner plus s’il a gagné beaucoup d’argent dans la journée.

UNE VOCATION POUR CERTAINS

Trouvé sur les mêmes lieux, originaire de Kaolack, Salif Diop se confie. « J’ai commencé à durer dans ce métier », a-t-il révélé. Muni d’un sceau, dune éponge et d’un petit balai, il s’attèle à son travail. « Je n’ai pas fréquenté l’école, ni coranique, ni française », renseigne-t-il toujours. Pour lui, ce métier est devenu une vocation. Si pour certains le métier ne rapporte pas, il n’est pas de cet avis. Il s’en sort bien. Il peut gagner au minimum 3000 FCFA par jour même si les vaches sont maigres. Il dit pouvoir même gagner plus quelque fois. « Ceux qui disent que ce métier n’a pas d’argent ont tort. Ce qui me plait dans ce métier, c’est que tu n’as pas de pression, tu travailles calmement et librement. Nos clients sont les chauffeurs de taxis et quelques particuliers. J’ai des clients spéciaux qui peuvent même m’attendre si je suis occupé. Je remercie Dieu », déclare-t-il. Selon lui, avec ce métier il arrive à régler ses problèmes et ceux de sa famille parce qu’il envoie chaque mois une somme d’argent à la maison.

UNE PASSERELLE POUR D’AUTRES

Par contre, certains jeunes ne sont pas devenus laveurs de voitures par vocation. Mais plutôt parce qu’ils n’ont pas le choix et préfèrent cela plutôt que de rester les bras croisés. Ibou Séne, placé sous l’ombre d’un arbre au canal 4 de Fass, est né à Gandiol. Âgé de 23 ans, il ne compte pas s’éterniser sur ce métier de débrouillardise. Pour lui, c’est une sorte de passerelle en attendant de trouver mieux. C’est un métier qui leur donne même la possibilité d’apprendre à conduire. « C’est vrai nous gagnons un peu d’argent. Quelques fois 1500 FCFA par jour, quelques fois un peu plus. Mais à un moment donné on ne peut pas continuer à faire ce métier. Moi je n’y crois pas. C’est un métier que j’ai embrassé par hasard », affirme-t-il.

Toutefois, ils vivent le calvaire au quotidien. Les agents municipaux les chassent souvent et confisquent tous leurs matériels de travail, les sceaux, les morceaux de tissus, les chiffons, etc. Parce que la Mairie de Fann-Point E-Amitié interdit qu’on exerce ce métier sur le long du Canal 4. « C’est encore plus compliqué. Je fais ce travail pour ne pas chômer et pour éviter de tomber dans la délinquance. En plus, il n’est pas bon de rester sans rien faire », affirme-t-il amèrement.

Source: Sudonline

 

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