Prolongation de la Transition :Le plaidoyer du Chérif de Nioro devant la CEDEAO
Invité à prendre part à la rencontre de haut niveau avec les émissaires de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), lundi 06 septembre 2021, à l’hôtel Radisson, près de la Cité administrative, le Chef de la communauté hamalliste et non moins personnalité très influente au Mali, Mohamed HAIDARA, affectueusement appelé Bouyé, n’est pas allé par deux chemins, en homme d’Etat et à mille lieux des considérations électoralistes, pour indiquer la voie à suivre, en tenant compte, avant tout, de l’avenir des générations à venir, en termes de legs solides pour la refondation de l’Etat : la nécessaire prolongation de la Transition en cours. C’était en présence du Président Goodluck JONATHAN, ancien chef d’Etat du Nigeria, Médiateur en chef de la CEDEAO pour le Mali. Le Chérif était représenté à cette rencontre par son fils Baba Oul DEH, accompagné par Seydina Oumar DIARRA dit SOD.
Voici la teneur de son adresse, traduite de l’arabe en français avec l’aide de Google translation.
Louange à Dieu, Seigneur des mondes, et que les prières et la paix soient sur notre maître, Muhammad, le digne de confiance, et sur sa pure famille et ses honorables compagnons.
Discours de Cheikh Muhammad bin Cheikha, que Dieu le protège, à l’adresse de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Paix, miséricorde et bénédictions de Dieu Tout-Puissant.
Tout d’abord, je voudrais exprimer à ce groupe de pays amis ma gratitude pour l’invitation qu’ils m’ont adressée à participer à un forum qui vise à évaluer et à discuter des conditions que traverse mon cher pays, le Mali.
A ce sujet, mon propos inclut le diagnostic du passé et du présent de mon pays, des régimes qu’il a traversés en passant par des secousses et problèmes successifs qui les ont accompagnés.
Et parce que je suis un citoyen qui n’est animé par aucun caractère partisan, mais, je suis un citoyen tout court, dont le caractère social est la couleur de la religion. Donc, je suis compté parmi les chefs traditionnels et les cheikhs de ce pays.
Partant de mon intérêt pour les affaires générales de mon pays, j’attire l’attention de votre estimé groupe, à travers cette brève présentation, sur les expériences vécues par mon pays au regard de la succession des régimes et des répercussions de certaines politiques improvisées qui ont certes rassasié la faim des politiciens, mais n’ont pas pris en compte l’intérêt supérieur du pays.
Au départ, il y a le régime de Modibo Keita, qui avait reçu un grand soutien du peuple. Mais, il s’est rapidement effondré à cause de la déviation de sa politique ayant conduit à son renversement par un coup d’État mené par de jeunes officiers de bas rang. Mais, c’était un coup d’État « blanc » dans le sens où aucune goutte de sang ne fut versée. Et leur règne a duré une vingtaine d’années, à la fin duquel il a été confronté à une révolution et à la destruction des équipements et biens publics. L’affaire s’est soldée par la prise du pouvoir par un groupe d’officiers de l’armée, pour entamer un nouveau chapitre de souffrances ayant a plongé notre peuple épuisé dans une mer de conspiration sous l’habillage du jeu de la démocratie hors de contrôle et de mesure. Ainsi, les politiciens ont commencé à manger le peu qui restait de ce peuple émacié et appauvri.
Ensuite, Messieurs, la transformation a eu lieu au début des années 90 avec les mêmes décisions improvisées qui ont fait le lit du coup d’État perpétré par Amadou Toumani Touré. Le délai prescrit de 14 mois a été respecté ; mais, la prise en compte de la réalité du pays n’a pas été respectée. Et nous rappelons ici la citation à méditer de l’homme politique américain (James Freeman Clark), disant en substance ceci : « Le politicien regarde son avenir électoral immédiat, alors que l’homme d’État regarde l’avenir des générations futures ».
Distingués participants, les meurtrissures douloureuses du passé nous ont fait prendre conscience que les politiques d’improvisation ont de graves conséquences pour les peuples, et que toute politique qui n’est pas basée sur une vision réaliste, prenant en compte la réalité du pays, prenant en compte ses conditions, tout en évaluant son niveau social, ne peut apporter une solution idoine et durable aux souffrances complexes d’un pays fragmenté et d’un peuple épuisé.
Distingués peuples, nous sommes un peuple qui a souffert pendant plus de trois décennies de ces politiques subversives qui ont terni l’image de la démocratie à cause d’une classe politique qui a continué à diviser le peuple au nom de la démocratie pour vivre de sa sueur, sur son dos, et sucer son sang. Toutes choses qui ont paralysé l’élan de développement. Et, il ne restait plus dans le pays que des journaux et des slogans creux et brillants. Les politiciens rivalisent pour récolter leurs fruits en les vendant à des partis étrangers et locaux.
Avec le renversement du régime et le sang versé, certaines propriétés publiques et privées ayant été vandalisées, et après que la tension ait atteint son niveau élevé, un groupe d’officiers est intervenu et a pris le pouvoir de manière pacifique et a renvoyé les groupes de gens en colère à leur quartier général. Il a commencé par étapes régulières dans le sens de la restauration du prestige du pays.
En tant que citoyens jaloux de notre pays, et notre voix représente une base populaire importante, nous soumettons une demande à votre estimé groupe et à tous les pays amis intéressés par la stabilité et le progrès de notre pays, pour soutenir l’option de donner à ce gouvernement de transition un possibilité de prolonger la période de transition d’une manière qui satisfasse à la consolidation des règles de l’État après ce qu’il a subi de commotions cérébrales qui ont ébranlé tous ses piliers et à tous les niveaux.
Si leur gouvernement évolue au même rythme de développement, alors, c’est ce que nous espérons.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Par les soins de son fils, Baba Ould DEH.
Source:La Relance
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