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Ousmane Sidibé, Directeur National des Eaux et Forêts: « Personne ne doit assister impuissant à la dégradation de nos forêts». - Malikibaru.com
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Ousmane Sidibé, Directeur National des Eaux et Forêts: « Personne ne doit assister impuissant à la dégradation de nos forêts».

 

Le Directeur National des Eaux et Forêts, Monsieur Ousmane Sidibé  était l’invité de magazine sur l’environnement de la radio Klédu. C’était le samedi, 1er mai 2021 sur le thème « la préservation de notre environnement ». Cette question assez cruciale  selon l’invité qui préconise l’implication de tous les citoyens eu regard à l’état de dégradation avancée de nos forêts classées.

Pendant une demie heure d’horloge, ce débat a été fructueux sans doute pour nombreux auditeurs en vue d’accroitre leur compréhension sur beaucoup d’aspects liés à la préservation de notre environnement où chaque citoyen, selon le directeur national des Eaux et Forêts, est un agent protecteur. En plus de ceux investis de la charge par les plus hautes autorités.

A en croire Ousmane Sidibé, leur mission principalement est axée sur la protection des cours d’eaux contre les mauvaises pratiques compromettant leurs survies notamment aussi les coupes du bois au bord de ces cours d’eaux. Ce qui entraine parfois l’ensablement de ces lits de cours d’eaux. Il y a aussi les animaux qui vivent dans l’eau pour ne citer les crocodiles, les hippopotames etc… y compris la protection de nos forêts, dit-il.

En parlant l’état de nos forêts que nous réserve-t-il aujourd’hui ? Si le classement de nos forêts classées remonte depuis l’indépendance la plupart sont en voie de disparition avancée, a reconnu le directeur national. « Personne ne sauve la forêt aujourd’hui ni ceux qui n’ont pas les moyens ni les riches. Tout en reconnaissant à l’époque le travail abattu par les colons qui ont classé beaucoup des forêts et qui vivaient jusqu’à nos jours. Aujourd’hui au lieu de continuer à préserver, nous déclassons par nos comportements de tous les jours en procédant à créer les titres fonciers, à la coupe du bois de plusieurs années vécus, aux feux de brousse », regrette-t-il. « Avec l’indépendance, le pouvoir a su préserver encore jusqu’à l’avènement de la démocratie où nous avons commencé à assister à l’affaiblissement de l’autorité des Eaux et Forêts, la police, la douane et le service des affaires économiques. Et c’est dès lors avec l’avènement de la démocratie que nous avons assisté aussi à la dégradation beaucoup plus avancée de la forêt. En 1992, certains politiques tenaient le discours de la suppression des services forestiers et pour semer l’amalgame, nous avons connu le changement même de l’appellation de service d’où la direction des ressources forestières, fauniques et aloétiques. Pire nous avons été aussi fusionnés à d’autres services avec comme l’agriculture et la pêche. Tout cela avait pour but de dénaturer le service. A peine le forestier n’était encore connu et pour conséquence, le manque de formation des agents à la fois aussi sous équipés. Et pour preuve certains d’entre nous s’étaient retrouvés à l’abattoir frigorifique. C’est en ces moments que la population incontrôlée a transformé la forêt avec l’exploitation abusive inimaginable. De jours, les conséquences sont perceptibles sur nos forêts ».

Il rappelle que le Mali a signé une convention dont 15% de couvert végétal du territoire. Or, cela est estimé aujourd’hui seulement 6%. « En plus, chaque année, il déplore un nouveau champ par des paysans qui contribue pour sa part à la dégradation de notre forêt, a-t-il dénoncé. A Bamako, a-t-il ajouté, certains aussi ayant les moyens mais ne sachant rien faire sont partis créer des titres fonciers au nom de leurs progénitures. Il évoque d’autres pratiques comme des clôtures en pleine forêt après avoir coupé tous les arbres surtout l’axe Bamako-Sikasso. Il s’agit, selon lui, des phénomènes préjudiciables à notre environnement.

Le directeur national des eaux et forêts a également cité l’orpaillage et les feux de brousse comme des facteurs importants dans la dégradation de nos forêts. Selon lui, environ 6 millions d’hectares se dégradent par an dans nos forêts.

Il  a souligné que la forêt de Kadiolo est envahie par l’exploitation minière de Siama où les permis d’exploitation ont été délivrés jusqu’au milieu de la forêt classée. Au-delà de cas précis, la forêt de Tienfala est occupée par la prédation du genre d’où l’existence de cette forêt est menacée. Le forestier est-il complice ?  Non, affirme le directeur national que parfois nous ne sommes pas impliqués.  Alors que tous les textes forestiers ne remettent aucunement en cause la forêt classée. « Le manque de communication joue beaucoup entre les services techniques de l’Etat. Il n’est pas normal que l’Etat puisse perdre son droit suite au mauvais comportement  de certains cadres. L’agent fautif est toujours sanctionné. Mais des nouvelles mesures sont prises dans le cadre de la préservation de nos forêts, parfois expliquées aux citoyens  que c’est un patrimoine national. Personne ne doit assister impuissant ou volontairement à la dégradation de nos forêts en tant que bonne citoyenne. Personne ne doit s’en servir dans nos forêts sans remplacer ».

Pour lui, la gestion décentralisée de nos forêts considérée comme une alternative devrait mettre la flore à l’abri de cette destruction effrénée n’est pas à hauteur de souhait. « Nous constatons que certaines communes parviennent à se responsabiliser grâce à l’appui de certains partenaires suédois. C’est grâce aux personnes de bonne volonté notamment  l’appui de Mamadou Sinsi Coulibaly en 2013, dit-il une partie dans la forêt de Kati a été restaurée pour la préservation de la faune et la flore est destinée aux visites touristiques qui peut régénérer des recettes  et le complexe de Bougouni-Yanfolila a été aussi restaurée grâce à Dr Ibrahim Togola avec cette même idée sous forme de contrat. Grace au projet suédois GEDEFOR qui intervient en milieu rural, il a été mis à la disposition des femmes actrices principales de la dégradation de la forêt l’usine de karité permettant une stratégie de mieux préserver nos forêts ».

Ousmane Sidibé préconise l’installation des usines de transformation des produits de cueillette qui proviennent de nos arbres pour une meilleure alternative.

Il est revenu sur la suspension de l’exploitation du bois. Des gens confondent la suspension à l’interdiction. « En 2010, les textes prévoient qu’on ne doit plus couper du bois sans un plan d’aménagement  de dix ans. Le gouvernement n’ayant pas le moyen a concédé à certains privés en contre partie en autorisant les privés l’installation du plan d’aménagement partout ils ont besoin du bois mais sous la supervision de service technique forestier. Il prévoit le quota où il faut limiter l’exploitation à partir de certains nombres par an mais après  avec l’initiative de la restauration notamment le reboisement et lutte contre l’érosion du sol. Mais sous Housseini Amion Guindo l’on constatera que ce travail recommandé n’était pas exécuté conformément aux textes en vigueur d’où il autorisa la suspension depuis mai 2019 jusqu’en Février 2021. Entre temps, un arrêté interministériel qui fixe désormais la transformation locale à un nombre de pourcentage, mais aussi une caution de garantie pour tout exploitant de cent millions déposé au Trésor public. En cas de non-respect des engagements le remboursement de préjudice causé à la forêt est imputable sur cette caution de garantie pour réparer. C’est après toutes ces étapes que la suspension a été levée, mais attention en ayant un œil critique sur le passé en fixant des quotas. Chaque permis d’exploitation prévoit 20% pour la commune, 80% à la disposition de réparation de préjudice porté sur l’environnement y compris des mesures d’accompagnement », a-t-il détaillé.

Avant de quitter le plateau, il a lancé un appel pour que chaque citoyen plante un arbre et l’entretenir. Il appelle aussi ses concitoyens ne pas assister volontairement à la dégradation de notre forêt sans la dénonciation. Ousmane Sidibé propose de réserver un montant des sommes provenant de la répression des préjudices causés à l’environnement aux dénonciateurs. « Chaque fois quelqu’un est réprimé en rapport avec son préjudice causé sur 100F, 10F revient à celui ou celle ayant dénoncé ».

Selon lui, sans plan d’aménagement aucune exploitation n’est possible. Chaque détenteur de permis doit avoir un plan d’aménagement ficelé au préalable.

La rédaction

Source: Le FORUM

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