Lutte contre la prolifération des armes légères au Mali:Le secrétariat permanent, une structure fantôme ?
Créé par l’ordonnance n°2017-021/P-RM du 30 mars 2017, le Secrétariat Permanent de lutte contre la Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre (SP-CNLP), est un service rattaché au Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile qui peine maintenant à justifier sa raison d’existence dans le système de l’administratif parmi les services centraux que compose ce département stratégique. Il était censé à sa création de demeurer un organe exécutif de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre. Placé sous le commandement du Colonel-major Nèma SAGARA, le Secrétariat Permanent est devenu une structure fantôme.
Et pourtant, courant l’année 2018, une batterie d’activités a été organisée avec le concours des Partenaires techniques et financiers ainsi que des autorités du pays. Il s’agit entre autre, de la formation des membres de la Commission Nationale et du Secrétariat Permanent sur leurs rôles et responsabilités, une initiative de renforcement des capacités des organisations de la société civile, des points focaux régionaux ainsi que les membres du Secrétariat Permanent, un autre atelier de formation au profit des fabricants d’armes sur la problématique des armes légères a également vu le jour.
Dans la même longueur d’onde, de nombreuses campagnes de sensibilisation ont été organisées à Bamako et dans les capitales régionales. Mais à présent, il reste à savoir quel apport, le secrétariat permanent apporte à la politique nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et des petits calibres ? Selon une source, malgré la mise en place de cette structure, les armes légères circulent à flot dans le centre, dans le nord, voire dans la capitale malienne.
A en croire la même source, les campagnes initiées portant sur les dangers des armes légères qui avaient pour cible les jeunes (scolarisés ou non), les routiers, les associations de femmes, les chefs de quartiers et de villages n’ont rien eu d’impact sur la réussite de la politique nationale de la lute contre les armes légères et les petits calibres. Un atelier de formation sur la sécurisation et l’entreposage d’armes et munitions ainsi que des engins explosifs sur les sites a bouclé les activités de 2018 sans réel impact sur la circulation de ces engins nocifs pour la paix et la stabilité générale de notre pays.
En 2019, le Secrétariat Permanent entendait redynamiser ses activités à travers une présence plus accrue dans les régions. Il s’agit notamment de l’effectivité de ses bureaux locaux et régionaux via le recrutement de personnels qualifiés et dynamiques, l’exécution intégrale de son plan d’action 2019. Sur un tout autre plan, une intensification des activités était en vue en raison du processus de Démobilisation Désarmement et Réinsertion déjà enclenché en 2018. Toutes ces démarches s’inscrivent dans le cadre de la consolidation des acquis de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Il est évident que dans cette dynamique du DDR, le Secrétariat Permanent joue un rôle crucial notamment dans le domaine de la collecte et des propositions de projets structurant pour la bonne marche des accords. Ces financements des activités du secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et des petits calibres puisés dans le budget national constituent sans doute une perte pour l’Etat malien.
Car, cette structure, selon les observateurs, reste inactive pour convaincre les uns et les autres sur le bien fondé de son existence. D’avis général, le secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères et des petits calibres demeure une structure fantôme.
La rédaction
Source:La RELANCE
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