Mamadou Ndoye, ex-secrétaire général de la LD/MPT:«Le régime est assis sur une bombe sociale»
L’ancien ministre et ex-secrétaire général de la LD/MPT, Mamadou Ndoye, a été, ce samedi dernier, l’invité du grand oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi fm, il est revenu sur l’actualité politique et économique du pays. Morceaux choisis.
Que devient Mamadou Ndoye après avoir quitté le secrétariat général de la LD ?
Un citoyen ordinaire et un militant de base. Voilà ce que je suis devenu et je suis de la LD debout. Vous avez constaté que notre parti a connu une scission. Vous savez que dans la vie des mouvements politiques en général, on s’engage et on construit une organisation sur la base d’une plateforme politique avec des valeurs et des principes. Mais il y a un moment où ces valeurs et ces principes ne sont plus partagés. En ce moment là, la séparation est devenue presque évidente et c’est ce qui s’est passé au niveau de la LD.
Est-ce que cette scission est imputable à Macky Sall ?
Je ne voudrais pas laisser la responsabilité à d’autres que nous-mêmes. Lorsqu’on bâtit une organisation et ensuite on se sépare, il faut chercher les responsabilités à l’interne. Il ne faut pas les chercher à l’externe. De ce point de vue, je crois que nous avons eu des divergences politiques. Il y en a qui pense que le moment était venu de se séparer de la coalition Benno Bokk Yakaar parce que ça ne répondait plus ni à l’identité de notre parti, ni aux valeurs et aux principes sur lesquels nous avons construit notre organisation, ni aux objectifs et finalités politiques que nous poursuivions. Et d’autres qui ont estimé qu’il fallait continuer avec la mouvance présidentielle. A partir de ce moment, nous ne pouvions plus suivre le même chemin.
Comment appréciez-vous l’évolution du syndicalisme au Sénégal ?
Vous avez bien fait de faire la comparaison entre les mouvements politiques et les mouvements syndicaux parce que ce qui les traversent, disons qu’il y a un fond commun. Le fond commun, c’est ce que les jeunes appellent l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, tant du côté syndical que du côté politique, il y a aujourd’hui des personnes qui pensent que ce sont des escaliers pour accéder à des privilèges. Et par conséquent, à l’intérieur des organisations, ces intérêts personnels dominent les intérêts collectifs. De ce point de vue, ce qui se passe évidemment c’est généralement qu’on est obligé de se casser dans la mesure où les intérêts personnels priment sur les intérêts collectifs. Ça traverse aussi bien les organisations syndicales que les organisations politiques. Et ce n’est pas seulement l’avenir du syndicalisme, mais c’est l’avenir du pays qui est en jeu. Dans un pays où chacun s’occupe de l’intérêt personnel et personne ne s’occupe de l’intérêt général, on ne peut pas voir quel avenir peut avoir ce pays là. Aujourd’hui, c’est effectivement ce qui nous manque dans ce pays. Ce qu’on appelle de véritables citoyens, c’est à dire des gens capables de penser à la cité. Non pas seulement pour le respect des règles et des lois de la cité, mais des gens qui sont capables de penser à l’autre. Et ceci commence par ce qu’on appelle la civilité. Si vous observez simplement ce qui se passe dans la rue, quand quelqu’un jette quelque chose dans la rue, il ne se soucie pas des autres, il ne se soucie que de lui-même. Et ce comportement n’est pas un comportement citoyen. Quand quelqu’un dans son quartier ne s’occupe ni des voisins ni de personne, mais de lui-même et fonctionne avec ses propres intérêts, il ne peut pas être un citoyen. Un citoyen, c’est quelqu’un qui pense aux autres et à la collectivité. Et, c’est cela qui nous manque aujourd’hui au Sénégal. Des gens qui pensent à la collectivité.
La Redaction
Source:La Relance
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