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Fronde des musulmans contre le régime en place: Le départ de SBM réclamé - Malikibaru.com
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Fronde des musulmans contre le régime en place: Le départ de SBM réclamé

La tête du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, est mise à prix par les leaders de la communauté musulmane. C’est l’une des recommandations du meeting de prière et d’interpellation tenue le dimanche 10 février dernier au stade du 26 mars.  Plus de 60 000 musulmans y avaient effectué le déplacement.

L’imam Mahmoud Dicko a refusé la contribution du gouvernement à l’organisation d’un meeting de la communauté musulmane en faveur de la paix. Comme une trainée de poudre, la nouvelle s’est répandue sur les réseaux sociaux. Volant la vedette aux autres évènements, ce refus fait l’objet de toutes les supputations et commentaires. Il faut dire qu’il y’a de quoi quand on sait le nombre de miracles que l’argent a réalisé dans notre pays qui vont du débauchage des élus et autres changements spectaculaires de langage et de postures. De mémoire de malien, c’est l’un des rares  cas ou le charme de l’argent n’opère pas. C’est donc un fait si rarissime qu’il mérite une attention particulière et sans doute une approche impartiale afin d’éviter l’instauration d’une tension virtuelle entre les acteurs majeurs de la vie publique du pays. La polémique qui ne cesse de s’amplifier n’est certainement pas pour arranger les choses. L’aide refusée  par l’imam vient-elle du gouvernement ou de la seule initiative Soumeylou Boubèye Maïga ? Dans les deux cas, le geste est éminemment politique tout comme le refus de l’imam qui  est en toute, évidence motivé par les évènements  qui ont précédés le meeting. Il rappelle étonnamment une vieille pratique politique encrée dans les mœurs politiques, qui consistent à conjurer les menaces avec de l’argent.

Il ne serait pas exagéré de dire que le bras de fer entre le régime et la communauté musulmane a franchi un palier  depuis l’assassinat de l’imam Yatabaré et la colère suscitée par le programme controversé que le gouvernement voulait introduire dans les écoles primaires. C’est dans la foulée d’une série de déconvenues entre gouvernants et autorités religieuses que le meeting s’est tenu officiellement pour implorer Dieu afin qu’il assiste notre pays. L’aide proposée par le gouvernement, même déguisé en acte de générosité traditionnellement accompli, n’est ni plus qu’une tentative de récupération d’un puissant mouvement  de colère.

L’opinion nationale doit faire preuve de discernement  pour ne pas tomber dans le piège. La polémique autour des 50 millions est une manœuvre de plus pour détourner les regards de la réalité du pays qui commande au gouvernement un choix judicieux des priorités. Dans un contexte de crise économique  qui a contraint le PM à prendre des mesures pour réduire le train de vie de l’Etat, il déplorable de constater que le gouvernement avait mieux à faire avec l’argent qu’il a proposé aux religieux.

Comment peut-on proposer 50 millions de nos francs comme contribution à  l’organisation d’un meeting tandis que dans certaines régions du pays, les enseignants attendent désespérément leur salaire depuis de nombreux mois ?  Face à la forte demande sociale, le gouvernement  vient d’envoyer un mauvais signal aux nécessiteux qui pour la plupart ne cherchent qu’à vivre avec le fruit de leur travail.  Le gouvernement, selon leur jargon car de plus en plus s’éloigne des administrés devrait plutôt mobiliser des fonds pour soulager les cheminots qui ont   observé une grève de la faim pour réclamer les arriérés de salaire avant de s’asseoir dans l’attente d’un espoir incertain et voler également au secours de nombreux victimes de la crise sécuritaire.

Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour de ce rassemblement qui a débattu des maux qui minent le pays, mais aussi une critique ouverte à l’encontre du premier ministre actuel Soumeylou Boubèye Maiga, selon ses intimes le stratège mais qui n’a pas pu prévoir le rejet ensanglanté du leader religieux qui lui tient pour responsable de la dérive de la gouvernance au Mali et son employeur de n’être au courant d’aucune réalité du pays qu’il prétend diriger.

Le rassemblement a profité pour appeler au départ du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, auquel les religieux  reprochent notamment une approche laxiste de l’homosexualité, une question taboue dans un pays très majoritairement musulman.

Avant ils se cachaient pour le faire. À présent, ils le font à visage découvert. Il s’agit des homosexuels, lesbiennes, et de toutes ses personnes maudites, mais comment on peut imaginer, que dans notre pays que l’on dise que cela sera enseigné aux enfants dans les écoles, non, a-t-il rejeté.

Au plus chaud de la polémique, le chef du gouvernement avait annoncé la mise en place d’une commission, incluant “des représentants des autorités coutumières et des sensibilités religieuses”, pour “juger de la nécessité d’apporter des amendements ou de l’abandon définitif dudit manuel”.

Face à l’hostilité persistante de l’imam Dicko, opposé à “un texte qui veut enseigner l’homosexualité aux enfants à l‘école”, l’abandon définitif du projet avait été officialisé par le président Ibrahim Boubacar Keïta lors de ses vœux de Nouvel An. Mais pour les religieux, il est difficile de croire à celui qui ne respecte pas sa parole à fortiori son engagement.

 Mariam Sidibé

Source: Plume

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