Patrouille à Bamako :Un bilan évasif !
Face à la recrudescence de l’insécurité, le ministre de la sécurité a organisé une patrouille à Bamako. Quatre jours durant, un imposant dispositif sécuritaire composé de policiers, gendarmes et de gardes a investi certains lieux sensibles de la capitale afin de débusquer les bandits hors la loi. Cette initiative qui fit l’objet d’une campagne médiatique a été accueillie avec un relatif soulagement par les citadins car elle est intervenue au moment où les assassinats crapuleux et autres braquages prenaient l’ascenseur. A la lecture du communiqué faisant état du bilan de cette patrouille aux allures d’opération d’envergure à cause du nombre d’agents déployés, on ne peut s’empêcher de poser la question sur les motivations du Général Salif Traoré. A-t-il voulu cette patouille pour sauver son fauteuil ou pour apaiser la colère de la population majoritairement mécontente de la situation sécuritaire dans la capitale ?
Pour 1025 agents déployés pendant quatre jours, le bilan fait état de 774 personnes interpellées dont 53 étaient recherchées. 283 Engins à deux roues saisies, 26 engins à quatre roues retrouvés, 55 PA, 26 fusils de chasse et une importante quantité d’armes blanches et de munitions saisies. Plus de 500 briques de chanvre Indien, de comprimés tramadol et de la cocaïne saisies.
Le communiqué s’achève sur les infractions constatées qui vont de l’usurpation d’identité, de fonction jusqu’à la vente et consommation des stupéfiants en passant par les vols et braquages à main armée et vagabondage.
Ce bilan certes appréciable à plus d’un titre est fortement entaché par son caractère évasif. Hormis le nombre d’agents déployés, le nombre de voitures retrouvées, les 53 personnes recherchées par la justice, les 55 Pa et 26 fusils de chasse, le communiqué est resté évasif sur le reste du bilan. Que doit-on comprendre par 774 personnes interpellées et 283 engins à deux roues saisies ? Le communiqué sent la précipitation qui prévaut au sein du ministère de la sécurité intérieure et de la protection civile pour rassurer la population. Quoi qu’appréciable, il est bon de rappeler le ministre général de division que le niveau de la dégradation de la sécurité que connait le pays exige plus que les opérations coup de poing à mener sans doute sous la pression populaire. En outre, des efforts doivent être fournis au moment de la rédaction des communiqués sur le bilan.
Bouba Sankaré
Source: FORUM
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