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Dans un communiqué signé, le 31 janvier , le directoire du parti sous la plume de Prof Akory Ag Iknane, déclare pendant que le pays continue de traverser une crise sécuritaire, économique et politique, exacerbée par une tension politique postélectorale, le tout sur fond d’effervescence du climat social avec les grèves multiples de la plupart des organisations socioprofessionnelles et de tension au niveau des groupements religieux, c’est justement le moment que choisit le Gouvernement de Soumeylou Boubèye Maiga pour annoncer le processus de révision constitutionnelle.

Poursuivant le communiqué «  le peuple malien, confronté à l’incertitude du lendemain et d’un risque de confrontation intercommunautaire, le tout sur fond d’une paupérisation insidieusement galopante qui envahit toutes les couches sociales à l’exception bien sûr de celles dirigeantes, n’a-t-il pas d’autres priorités ? », s’interroge t- il.

En effet, le Gouvernement, en déroulant un agenda dont la révision constitutionnelle semble être la colonne vertébrale, feint d’ignorer que les conditions de climat social nécessaires à une reforme aussi importante pour l’avenir de notre Nation ne sont pas réunies. Comment organiser un débat aussi important et profond dans les régions Nord et Centre de notre pays où l’Etat est presque totalement absent et les populations livrées à elles-mêmes face à des bandits de tous ordres munis d’armes de guerre ?

Comment organiser un débat aussi important et profond dans ces localités où les populations grands éleveurs et cultivateurs sont devenus comme des mendiants ? Comment oser parler de révision de la loi fondamentale à ces populations désemparées qui arrivent à peine à manger, à boire, à se déplacer ou à dormir tout simplement ?

Aujourd’hui, la priorité du gouvernement malien devrait être comment arrêter la métastase de l’insécurité vers le Sud et la fracture sociale de notre pays.  L’Alliance pour le Mali (APM-Maliko), exprime son inquiétude face à cette politique de l’autruche qui frise le mépris pour le peuple malien.

« Fidèle à notre engagement pour la cause du Mali et convaincu que les vraies solutions à nos problèmes ne peuvent venir que de nous-mêmes, demande au gouvernement: dans le respect de notre souveraineté, de s’inscrire dans le seul agenda qui sauvegarde la paix, la stabilité et la cohésion sociale de notre pays ; de créer les conditions à un dialogue national inclusif avant des reformes aussi importantes que la révision constitutionnelle. Nous demeurons convaincus, qu’aucune manœuvre dilatoire ne saurait prospérer sans l’avis majoritairement partagé par tous les maliens. La nécessite d’un dialogue national sur la révision constitutionnelle est un préalable auquel nul ne devait se soustraire, à condition de vouloir l’effritement de l’Etat déjà fragilisé par les nombreuses tensions sociales et économiques sans  précédents. Le Parti APM-Maliko, toujours fidèle au respect de la volonté populaire dont le plein épanouissement passe nécessairement par la confiance en soi, à la prise en compte de ses valeurs socioculturelles et au respect de l’éthique et de la morale comme vertus cardinales, seules porteuses de changements endogènes véritables, telles que consignées dans son projet de société, exhorte le Président de la République à s’adresser à la Nation pour reconnaître la gravité de la situation et donner le ton pour le dialogue de refondation national. Nous appelons les maliens à plus de vigilance et au sursaut national pour préserver nos acquis et éviter l’effritement de notre Nation », conclut il le communiqué.

Moctar Fofana  

Source:FORUM