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Au moment où le tout nouveau premier ministre travaillait à la composition du gouvernement, certains mauvais souvenirs liés à cet exercice ont refait surface.
Bien de gens s’interroge sur les critères de sélection du PM. S’est-il appuyé sur la compétence et le rendement, ou s’est-il contenté de récompenser les partisans et courtisans qui ont porté à bout de bras la candidature du président sortant jusqu’à sa réélection ? Avec un président qui renvoie toujours l’ascenseur à ses bienfaiteurs, le PM a-t-il eu la main assez libre pour composer le gouvernement de son choix ? Voici autant de questions qui taraudent les esprits. En attendant de connaître la réponse à ces questions, il est bon de rappeler la déception liée aux nominations politiques aux allures de partage de gâteau que le pays connait depuis fort longtemps. Défilé de visages familiers dont seul leur employeur connait leur compétence en matière de gestion publique et l’inamovibilité de responsables n’ayant presque pas d’impact sur le cour des évènements les domaines qui relèvent de leur responsabilité.
Les nominations politiques à des postes de responsabilité pour la plupart ont toujours laissé les maliens sur leur faim. Rendement en deçà des attentes et amateurisme de nombreux responsables ont conduit le plus souvent à des blocages. Ce constat largement partagé ne date pas d’aujourd’hui. Déjà sous la deuxième république, les maliens ont appelé de tous leurs vœux que « l’homme qu’il faut soit mis à la place qu’il faut » qui donna naissance à un slogan politique à l’époque. Aujourd’hui encore, après plus de 25 ans de démocratie, ce vœu demeure insatisfait. L’esprit et la lettre des nominations politiques peinent à évoluer vers la recherche de compétence dont seul, le rendement serait le juge.
Les remaniements interminables sans effet notable du président IBK lors de son premier mandat ont renforcé l’opinion selon laquelle le pouvoir est un gâteau que la classe politique se partage au seul bénéfice des courtisans et autres opportunistes.
Le nouveau PM pourra-t-il inverser cette tendance ?
Le président dans son discours d’investiture lui a, en tout cas, donné carte blanche. SBM, en homme averti et pétrie d’expérience à l’opportunité d’exhausser le vieux rêve des maliens qui attendent de voir se concrétiser le slogan « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut »
Bouba Sankaré

Source: FORUM