Européennes : Guy Verhofstadt, l’homme qui veut s’allier à Emmanuel Macron
La République en marche (LaREM) s’est-elle trouvé un allié hors des frontières hexagonales? Guy Verhofstadt a lancé un appel du pied en direction d’Emmanuel Macron pour former une alliance en vue des prochaines élections européennes, dont la campagne ne débutera véritablement qu’en début d’année prochaine. Lors du précédent scrutin, en 2014, l’ancien premier ministre belge (1999-2008) était déjà tête de liste des libéraux européens et aspirait, à terme, à prendre la tête de la Commission.
«Avec Emmanuel Macron, on n’a pas seulement la même analyse, mais plus ou moins les mêmes propositions», a plaidé dimanche le chef de file des eurodéputés centristes à Strasbourg dans un entretien à Ouest-France . Les élections européennes, programmées entre le 23 et le 26 mai, se tiendront dans un contexte compliqué, alors que les formations nationalistes gagnent inexorablement du terrain dans plusieurs pays membres de l’Union européenne.
Entré très jeune en politique, le Flamand a bâti sa carrière, menée au pas de charge, sur sa capacité à forger des coalitions. Très libéral dans les années 1980, il était surnommé «baby Thatcher». Le sexagénaire aux airs d’éternel adolescent est aujourd’hui devenu plus centriste. À la tête depuis 2009 des libéraux à Strasbourg, l’eurodéputé est un fédéraliste convaincu. L’un de ses livres s’intitule Les États-Unis d’Europe. Plusieurs fois candidat à la présidence de la Commission européenne, il s’était en 2004 heurté au veto des Britanniques pour cette raison. Il est aujourd’hui référent au Parlement européen pour les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
«Une alternative proeuropéenne aux nationalistes»
En avril dernier, Guy Verhofstadt n’avait pas manqué d’encourager Emmanuel Macron lorsque, de passage à Strasbourg, il avait appelé les eurodéputés à résister aux «tentations autoritaires». Un peu plus tôt dans le mois, le Belge était déjà l’invité, à Bruxelles, du lancement de la «Grande Marche pour l’Europe» de La République en marche. Aujourd’hui, le chef de file des centristes espère aller un peu plus loin. À la question de savoir si un seul groupe doit réunir LaREM et l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), le Flamand répond: «Oui, c’est évident». «Ce sera quelque chose de nouveau, un mouvement. Une alternative proeuropéenne aux nationalistes», a déclaré le centriste libéral, qui plaide pour une campagne commune.
Cette main tendue a toutefois reçu un accueil prudent. Le délégué général de LaREM, Christophe Castaner, assure que son parti n’est «pas dans une logique d’alliance», même si «nos convergences (avec Verhofstadt, NDLR) sont grandes». Et d’ajouter: «Nous travaillons ensemble et sommes ravis que M. Verhofstadt nous soutienne». Emmanuel Macron est par ailleurs à la recherche d’alliés en Europe face aux nationalistes eurosceptiques. Il a rencontré jeudi au Luxembourg les dirigeants du Benelux puis Angela Merkel vendredi à Marseille.
Parallèlement, le président français cherche à créer une sorte de mouvement «En Marche» européen pour porter ses idées lors des élections européennes. Une échéance dont il a fait un enjeu crucial pour son quinquennat.
Source: AFP
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