Contestation des résultats du scrutin du 29 juillet : Les arguments de l’opposition
Contrairement au chef de file de l’opposition (challenger du président sortant) qui revendique la victoire, Mohamed Aly Bathily réclame pour sa part le respect du droit et de la légalité. Candidat malheureux aux élections, Mohamed Aly Bathily rejette les résultats pour cause de violation grave de la loi portant police de la moralité, de l’intégrité de l’impartialité des membres de la cour constitutionnelle en son article 8 et 10. Ce qui lui fera dire que « le président élu dans la violation de la loi est un président de fait ; ce n’est pas un président de droit ».
Dès lors, le second mandat du président s’annonce sous de mauvais auspices. Les frustrations des élections du 29 juillet sont nombreuses et les greffes contre la cour constitutionnelle est peut-être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le nouveau quinquennat qui s’annonce présente tout l’ingrédient d’une période tumultueuse à moins que le nouveau président tende une main fraternelle sincère à l’opposition pour désamorcer une crise qui pourra affecter la vie de la nation.
Les accusations de l’ancien ministre des domaines de l’Etat et du cadastre éminent juriste de surcroit, sont assez graves et inquiétantes dans une jeune démocratie qui aspire à la maturité pour passer sous silence. A défaut d’un argument juridique contradictoire sous-tendu par des éléments probants, c’est la crédibilité d’une institution incontournable dans la proclamation des résultats des processus électoraux qui en pâtira. La cour constitutionnelle qui était jusqu’à présent épargnée de contestation majeure, est elle aussi sous coupe réglée ? La question mérite d’être posée si les arguments juridiques et les éléments de preuves de partialité des neufs sages avancés par Mohamed Aly Bathily devaient faire foi.
Au moment où les Maliens s’apprêtent à retourner aux urnes pour choisir les députés, l’opinion publique nationale doit être édifiée sur l’impartialité des 9 sages dont le rôle est capital dans le processus électoral. Des accusations de fraude, bourrage d’urnes, achat de conscience et autres, celle formulée contre la cour constitutionnelle est la plus grave et ne saurait être qualifié de caprice de mauvais perdant. Il revient donc aux personnes d’autorité de restaurer la crédibilité du processus électoral afin de concilier électeurs et postulants aux postes électifs.
Bouba Sankaré
Source: Le FORUM
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