ONAP : le Directeur général épouse sa secrétaire et veut la garder à ses côtés avec la bénédiction du DRH
À l’Office national des produits pétroliers, le directeur général vient d’épouser sa secrétaire particulière, en la personne d’Assitan Sissoko. Là, «le bât ne blesse pas l’âne», mais lorsque Zoumana Mory Coulibaly, puisqu’il s’agit de lui, fait tout pour que sa nouvelle épouse -qui doit faire valoir ses droits à la retraite- puisse continuer à travailler à l’Onap. Là, le ménage s’invite dans la sphère publique.
Suite à la falsification de plusieurs documents, le nom de la bien-aimée épouse du directeur général de l’Onap ne figure plus sur la liste des personnes qui doivent faire valoir leurs droits à la retraite en 2017. Toutes les preuves existent que cette secrétaire doit aller à la retraite à compter du 1er janvier 2017. C’est pour cela que le Premier ministre a été saisi du dossier. Celui-ci a sollicité le ministre de l’Economie et des Finances pour produire des éléments d’informations relatives à cette affaire.
Le nouveau directeur des ressources humaines du ministère de l’Economie et des Finances, un certain Mahamadou Diallo, a réuni tous les éléments. Mais il se trouve que le sieur Amadou Fade, directeur de la fonction publique et du personnel, un intime ami de Zoumana Mory Coulibaly, s’emploie à la machination pour changer les données au niveau du ministère de la Fonction publique. En fait, ils se le jouent à deux : Amadou Fade de la fonction publique et Sidi Oumar D. (chargé des ressources humaines à l’ONAP). Et tentent de rallier à leur cause, le DRH de Boubou Cissé.
C’est par arrêté N°07-0461/MFPRERI-DNFPP-D4-1 du 23 février 2007, que Madame Assitan Sissoko, attachée d’administration ayant opté pour l’accord d’établissement de l’ONAP, a été rayée des effectifs de la fonction publique. Mais tout cela a été remis en ordre par Amadou Fade de la fonction publique, intime ami de Zoumana Mory Coulibaly.
L’ONAP, comme beaucoup structures ayant obtenu leur accord d’établissement à la même période, n’avait pas de ressources suffisantes pour prendre en charge les salaires des agents. Les structures ont demandé et obtenu de l’Etat la reprise des salaires des agents en question. Ainsi, par fiche signalétique individuelle (FSI) de première création en date du 9 juin 2007, madame Assitan Sissoko a été ré-immatriculée par la direction nationale de la fonction publique et du personnel (0123-975-F) pour la prise en charge de son salaire au Bureau Central de la solde (BCS). Elle a de tous les temps été reclassée par décision du ministre en charge de la fonction publique comme l’atteste son dernier reclassement (voir décision 2011-4193/MTPFP-DNT du 30 décembre 2011 de B11 à B12).
Assitan Sissoko est payée par le Bureau central de la solde (voir bulletin). En clair, elle ne peut pas prétendre être un agent contractuel de l’Onap, pour ne pas faire valoir ses droits à la retraite. Elle est née en 1958, donc admissible à la retraite à compter du 1er janvier 2017. Assitan Sissoko a même changé d’acte de naissance (de 1958 à 1962). C’est ainsi que son nom ne figure plus dans la lettre d’avertissement de la direction nationale de la fonction publique et du personnel. Mieux, le document falsifié a été reclassé par l’ami de son mari, Amadou Fade, directeur de la fonction publique et du personnel. Et pourtant, d’autres collègues à la nouvelle madame Coulibaly sont admises à la retraite sur la même base, et n’ont jamais contesté leur situation administrative (voir la décision N° 2013-2097/MFP-DNFPP du 19 décembre 2013).
Pour aggraver la confusion, le directeur général de l’Onap a pris une décision administrative pour reclasser en catimini sa copine, qui est aussi sa secrétaire particulière, devenue sa femme, en catégorie ‘A’ de la convention (voir décision N°2015-032/MEF-ONAP du 8 juillet 2015). En somme, la situation de madame Assitan Sissoko ne fait l’objet d’aucun doute. Elle est tout simplement admissible à la retraite à compter du 1er janvier 2017, comme agent contractuel.
Il faut espérer que le gouvernement ne laisse l’Onap, une structure très importante, entre les mains d’un couple. Le ménage risque alors de se retrouver dans la sphère publique.
Bekaye DEMBELE
Source: Le Reporter
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