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 Plus de 5 mois après  son entrée en fonction, le Premier ministre Moctar Ouane a présenté le plan d’action du gouvernement devant le Conseil national de Transition, le 19 février 2021. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. De nombreux observateurs ont jugé ambitieux le plan d’action dévoilé par le Chef du gouvernement au regard du temps imparti et de la persistance des obstacles. C’est donc sans grande surprise que l’optimisme du PM n’a pu être contagieux.

Le débat tant attendu sur le plan d’action du gouvernement décliné en six axes principaux  a tenu toutes ses promesses. Contrairement aux préjugés défavorables, les membres du CNT ont tenu la dragée haute à travers de multiples questions visant à éclairer la lanterne du citoyen lambda. A travers des questions pertinentes, les membres du CNT ont  attiré l’attention du Premier ministre sur les préoccupations légitimes des Maliennes et des Maliens ainsi que sur les insuffisances du plan d’action  qu’il entend mettre en œuvre  pour jeter les bases du Mali nouveau.

Le volet consacré à la question sécuritaire et la mise en œuvre des accords pour la paix et la réconciliation ont  fait l’objet d’un débat assez soutenu. Esquivant les questions en renvoyant les membres du CNT sur les ministres du gouvernement dont il est le chef, les réponses du PM, notamment sur le financement de son plan  ambitieux  et la révision des accords pour la paix ainsi que l’absence d’un chronogramme précis de l’exécution des tâches ont laissé l’opinion nationale sur sa faim. Malgré les zones d’ombres, le plan d’action du gouvernement a été voté par une majorité écrasante du CNT. Toute chose qui laisse perplexe. L’espoir  d’une prise en compte des observations  et la correction des insuffisances du plan d’action du gouvernement se sont envolé avec son adoption par une majorité écrasante du CNT soit 100 voix sur les 121. Au regard des insuffisances  et des inquiétudes  soulignées par les membres du CNT, n’était-il pas sage de renvoyer le plan d’action pour complément d’information ?

Après le vote du CNT, de plus en plus des voix  s’élèvent pour faire part de leur insatisfaction. Ce qui du coup rétrécit la marge de manœuvre du PM qui a besoin de l’adhésion la plus possible  pour une mise en œuvre à hauteur de souhait du plan d’action du gouvernement exposé devant le Conseil National de la Transition ce vendredi 19 Février. Sans risque de se tromper, on peut dire que l’avenir s’annonce rude pour le Premier ministre Moctar Ouane. Le passage au grand oral avec un succès relatif n’est qu’une étape, le plus dur reste à venir.

Pour mener à bien la mise en œuvre du plan d’action du gouvernent, le Premier ministre Moctar Ouane doit ratisser large et explorer au-delà des sentiers battus pour trouver les mots et les gestes fédérateurs pour créer les conditions d’une adhésion massive.

Bouba Sankaré

Source: Le FORUM