Fermeture de la frontière du Nigeria à l’importation : Péril sur l’unité Africaine !
Emboîtant le pas au Sénégal dans la prise de décision unilatérale pour résoudre les difficultés qui se posent à leur pays, le Nigéria a annoncé la fermeture de ses frontières pour lutte contre le trafic illicite des marchandises sur son territoire.
Cette décision intervient quelques semaines après la signature de l’accord relatif à création d’une zone de libre-échange économique et commercial. Le Nigeria a fermé sa frontière à l’importation jusqu’à ce que les autres pays s’impliquent d’avantage dans la lutte contre le trafic illicite qui impact négativement sur les entreprises locales. Aux dires des autorités du pays, cette mesure est motivée par la protection des entreprises contre les effets du trafic et de la contrebande. Confrontée au problème de compétitivité des entreprises locales, les autorités Nigérianes ont choisi de ramer à contre-courant des lois et recommandations de la CEDEAO dont il abrite le siège. En toute évidence, c’est un coup mortel que le géant de l’Afrique vient d’asséner à la Zone de libre – échange économique et commerciale portée sur les fonds baptismaux à grand renfort de battage médiatique par le président du Niger. Cette è nième défiance des organisations régionales et sous régionales du continent pose la question de la survie et surtout l’opportunité de conserver des organisations que nul ne respecte. Après le refus de la RDC d’obtempérer aux injonctions de l’Union Africaine pendant la crise poste électorale, la fermeture de la frontière Sénégalaise au non ressortissants de la zone CEDEAO pour raison d’insécurité et la fermeture de la frontière Nigériane sont des actes qui interpellent les Panafricanistes convaincus si toute fois il en existe encore sur le continent. La récurrence des prises de décisions unilatérales par les Etats n’augurent pas un avenir pour les grandes organisations Africaines, fruit des efforts colossaux fournis par les pairs fondateurs de l’UA pour maintenir allumé le flambeau de l’espérance d’une unité régionale et sous régionale sous-tendue par l’intégration économique et politique, garant de la stabilité et du développement du continent. La prolifération des actes isolés fait planer des craintes sur l’avenir de la grande organisation sensée servir de cadre de concertation pour la recherche de solutions aux différents défis que rencontre les pays membres. Après le Sénégal et tant d’autre pays Africains, le géant Nigérian perpétue à son tour le mauvais exemple au moment ou plus que jamais l’Afrique a besoin d’union.
Bouba Sankaré
Source:Le FORUM
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