Marche de soutien aux institutions : Récupération politique ou manipulation ?
Le dimanche 2 septembre, au nom de la société civile, nombre de manifestants ont organisée une grande marche pour témoigner leur soutien aux institutions de la République au moment où celles-ci traversent une période agitée à cause des frustrations nées des élections du 29 juillet dernier. Un acte citoyen et hautement symbolique, pourrait-on dire, qui renforce les institutions dans leurs tâches nobles et exaltantes consistant à servir et à assister le citoyen dans sa vie de tous les jours. Cette marche loin d’être un chèque en blanc est un message de paix et de lucidité envoyé à tous ceux qui, pour des raisons de frustration ou autres menaceraient l’existence des institutions de la République. C’est comme pour dire également que quelque soit nos différends, nous devons tous préserver les institutions et régler nos contentieux sans les désavouer. Nul ne pourrait ignorer ce passage à cause de la grande mobilisation. Ce fut une réussite mais quelque peu ternis par la multitude de slogan dont certains étaient personnalisés. Aujourd’hui l’opinion s’interroge sur la vraie nature de cette marche qui officiellement visait à soutenir les institutions. Certes le président fait partie des institutions de la république, mais la foule, en scandant le nom de l’actuel président a personnalisé cette institution consacré par la constitution sans la moindre identité.
Tentative de récupération politique ou manipulation ?
Dans la foulée d’un processus électoral contesté par l’opposition, la frontière entre la manipulation, la récupération politique et l’acte citoyen est difficile à délimiter. Sans avoir de coloration politique, on peut être patriote et répondre à l’appel de la patrie de façon inconditionnelle. Les organisateurs de la grande marche de soutien aux institutions ont-ils compris cela ?
Outre les institutions, le peuple peut, quand les circonstances l’exigent, marcher pour soutenir son armée. Dans ce cas de figure, quel nom scandera-t-il ?
Au moment où le pays tente de se relever, la politisation des actes citoyens est inopportune et ne sert pas la république qui a grand besoin de sentir le peuple avec lui.
Nous sommes à l’heure du patriotisme. Vive l’institution du président, vive la république.
Bouba Sankaré
Source: Le FORUM
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