Turquie: la livre repart mais la crise menace toujours
La Banque centrale a annoncé mercredi une hausse conséquente des taux d’intérêts en dépit du désaccord de Recep Tayyip Erdogan pour cette politique économique. La mesure est destinée notamment à enrayer la chute de la devise turque, la livre qui s’est écroulée ces dernières semaines. Le message de la Banque centrale a été bien reçu : la livre s’est reprise, la Bourse d’Istanbul ferme en forte hausse ce soir. Mais il en faudra plus pour remettre sur pied l’économie turque, au bord d’une profonde crise.
Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Avec cette annonce, on pourrait croire que la Banque centrale a repris son indépendance du pouvoir politique puisque Recep Tayyip Erdogan se pose depuis toujours comme le premier pourfendeur des taux d’intérêt élevés afin de stimuler le crédit et la croissance.
Mais en réalité les autorités bancaires n’auraient pas pu prendre cette décision sans le feu vert du palais présidentiel. Signe implicite qu’Ankara reconnaît aujourd’hui que la politique économique actuelle devait absolument prendre une autre direction.
Certes, le président turc a bien insisté en affirmant que cette décision n’était pas la sienne, et qu’il s’en distanciait. Mais dans l’immédiat la réaction des marchés a été positive, la livre turque a bondi après avoir perdu 40 % de sa valeur face au dollar cette année. Le message envoyé par la Banque centrale a donc été bien reçu. Il risque cependant d’être insuffisant pour rassurer les marchés, alors que de l’avis de la plupart des économistes la Turquie devrait connaître une période de profonde récession au cours des prochains mois.
Source: RFI
Comments (0)