Le solaire français redoute une nouvelle offensive chinoise
Bruxelles va mettre fin aux barrières douanières pour les panneaux solaires venus de Chine. Les industriels européens du photovoltaïque s’inquiètent.
Les panneaux solaires chinois vont-ils inonder le marché français du photovoltaïque? En théorie, c’est possible. En début de semaine, la Commission européenne a annoncé qu’elle mettait fin aux mesures antidumping – via des surtaxes douanières – sur les équipements chinois. «C’est une mauvaise nouvelle pour l’industrie française et européenne, souligne Alexandre Roesch, délégué général au Syndicat des énergies renouvelables (Ser). La concurrence sera d’autant plus accrue que le marché américain reste fermé aux panneaux chinois et que la diminution des mesures de soutien au solaire en Chine oblige les entreprises de ce pays à trouver ailleurs des débouchés pour compenser leurs pertes de marché sur leur territoire domestique.» À titre indicatif, la Chine est le premier marché mondial pour le solaire, avec 52 gigawatts (GW) installés rien que l’année dernière. En comparaison, la capacité installée totale en France dépasse tout juste les 8 GW.
«L’industrie française a des atouts à faire valoir»
Pour autant, Alexandre Roesch ne veut pas voir dans cette évolution uniquement une mauvaise nouvelle: «Un élément positif consiste dans la poursuite de la baisse de l’énergie solaire que permettra cette concurrence accrue». Aujourd’hui, le coût d’un panneau représente environ la moitié de celui d’une installation solaire. Une proportion qui a baissé et qui va continuer à le faire. «Dans le cadre du dispositif bruxellois, les Chinois ne pouvaient exporter leurs panneaux qu’au prix minimum de 30 centimes d’euros par watt crête, souligne au passage Alexandre Roesch. Après l’abolition de cette barrière, la Chine sera en mesure de vendre à des prix sensiblement plus bas.»
Par ailleurs, la nouvelle offensive qui se prépare va-t-elle se traduire par l’irruption de produits bas de gamme? Avant que Bruxelles ne prenne des mesures antidumping, il était régulièrement reproché aux industriels chinois d’écouler des équipements à très faible valeur ajoutée. «Dans ce contexte l’industrie française a des atouts à faire valoir. Non seulement nous avons des fabricants performants mais aussi des organismes de recherche à la pointe, comme l’Institut national de l’énergie solaire (Ines) – qui dépend du CEA», termine Alexandre Roesch.
Source : lefigaro
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