Election présidentielle au Mali : Le changement par incantation !
Le dimanche 12 juillet 2018, les Maliens sont retournés pour la seconde fois pour choisir leur président parmi les deux rescapés du premier tour. En attendant le verdict des urnes, la seule certitude est qu’il n’y aura qu’un seul gagnant qui ne répondra qu’à une partie des préoccupations majeures des Maliens si l’on en juge par les slogans de campagne des prétendants au palais de Koulouba. La continuité pour le président sortant et le changement pour le challenger. Deux slogans qui résument un état d’esprit mais aussi un espoir qui est loin de faire l’unanimité au sein de la population. Coincé entre la peur de la nouveauté et l’angoisse du vécu, le verdict des urnes ne sera qu’une surprise à cause du choix limité par le trie du premier tour. Les Maliens se sont-ils trouvés devant les deux meilleurs candidats ?
En tous les cas, il faut noter que ce sont deux visages qui se retrouvent en second tour. Deux visages si familiers de la classe politique que cela donne l’impression de faire de surplace ! Comme en 2013, le peuple a choisi d’écarter les nouvelles têtes de la présidence. Truquage du processus pour les uns, preuve de fidélité pour d’autres ! En tout cas, la difficulté de changer ne souffre d’aucun doute. C’est certainement la raison qui a poussée certains candidats malheureux du premier tour à dire qu’aucun des deux rescapés n’incarne ni le changement ni l’alternance. Si cette appréciation devait faire foi, elle relance l’éternelle question du changement réclamé par le peuple dans son ensemble.
L’éternel regret après chaque processus électoral (communal, législative, présidentiel) traduit la difficulté pour l’ensemble du peuple à s’approprier le changement qui exige de chacun une volonté de se défaire des pratiques et conduites pouvant compromettre l’avenir du bien commun et le vivre ensemble.
Il est inutile de jeter la pierre dans le seul jardin des politiques car ils sont le reflet de la société dans son ensemble. Une société qui veut obtenir le changement par incantation tout en conservant les anciennes pratiques qui sont à l’origine de ses problèmes. Comme toujours, le défi du changement attendra le nouveau président et son équipe. Au Mali, nous sommes loin de comprendre que le changement n’est pas un vain mot.
Le changement faut-il le rappeler est un comportement qui commence par l’estime de soi et le rapport aux autres.
La rédaction
Source : La Relance
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