Editorial : ça suffit !
L’opposition et le fichier électoral
L’opposition politique au Mali principalement composée de Soumaila Cissé et ses alliés semblent trouver une cause à leur éventuelle défaite à l’issue du scrutin présidentiel. Car, selon Feu Oumar Bongo, « on n’organise pas en Afrique une élection pour la perdre ». Sauf que cette pensée de l’ancien président gabonais a été mise à l’épreuve du temps. Au Sénégal, en 2000, le Président Abdoul Diouf a été battu par son opposant historique, Me Abdoulaye Wade. Toujours au Sénégal, ce même Wade, président en exercice, a été terrassé par Macky Sall. Au Ghana, au Nigéria, en Gambie et en Côte d’Ivoire, on peut organiser des élections et les perdre.
Le Mali n’est pas le Sénégal, ni le Ghana dont les dirigeants ont construit des démocraties exemplaires. Ici, au pays de Modibo Kéïta, on bat la campagne avec les moyens de l’Etat au compte du président sortant. Le Mali ne serait pas une exception en la matière.
L’opposition au Mali mordra-t- elle la poussière à l’issue du scrutin dont le premier tour est prévu ce dimanche ? Ce qui, à travers sa sortie, elle monte au créneau pour alerter l’opinion publique et la communauté internationale du complot préétabli par le gouvernement en train de mener campagne au profit du président de la République Ibrahim Boubacar Keita, à se référer au meeting de campagne organisé par le premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga, la semaine dernière.
L’opposition critique l’existence d’un fichier électoral parallèle, différent de celui audité par les experts de l’organisation internationale de la francophonie (OIF).
Sur le terrain, le Président candidat n’avait besoin de battre campagne comme il le fait avec tous ses moyens sans réserve. Malgré le peuple n’est pas dupe sachant qu’un candidat à sa succession, ne doit battre campagnes. Car son bilan plaide déjà en sa faveur. Sauf si les résultats de cinq ans de gestion ne sont pas à hauteur des attentes.
L’opposition compte bien sûr sur cette élection, selon Soumaila Cissé. La mobilisation des membres du gouvernement auprès du Président candidat avec les moyens de l’Etat est contraire aux principes démocratiques. Le slogan «Tout sauf IBK qui se dit régulièrement dans les grins et les salons de Bamako», doit sonner l’alerte qu’on peut voler la victoire de l’opposition.
Abdoulaye Adama DIARRA
Source: LE FORUM
Comments (0)