Tiebilé Dramé, Président du PARENA : « Les noms des personnes décédées se trouvent dans le fichier électoral audité »
Le lundi 30 avril 2018, un débat contradictoire autour du thème : ‘’ L’état de préparation des élections ‘’ opposait le général Siaka Sangaré, délégué général aux élections (DGE) à Tiebilé Dramé, président du Parena sur le plateau de la radio studio Tamani. Si pour le premier, l’audit du fichier électoral qui a pris fin le vendredi dernier a été bien fait, le second reste perplexe car le fichier électoral audité contient les noms des personnes décédées.
Le délégué général aux élections (DGE), le général Siaka Sangaré avance que toutes les conditions techniques sont réunies pour que le 1er tour des élections présidentielles puisse se tenir à la date prévue. Pour lui, le doute des différentes structures se trouvait au niveau de l’audit du fichier électoral dont les travaux ont pris fin le vendredi dernier. A cela s’ajoute la promulgation de la loi électorale par le président de la république pour le retour des cartes d’électeurs. «Aujourd’hui, nous avons un fichier électoral.
Nous avons un cadre juridique et il faut aller vers la confection des cartes », a précisé le délégué général aux élections. A l’en croire, la transparence des élections n’est pas seulement liée au fichier électoral, il y a le scrutin inclusif et transparent, la transmission des résultats, la compilation des résultats, la proclamation des résultats et la gestion du contentieux électoral. En ce qui concerne le fichier électoral, il affirme qu’il a bien été audité par les experts avant de rassurer l’opposant TiebiléDramé que depuis un certain temps, la DGE a mis à jour le fichier électoral avec beaucoup de rigueur.
Le président du parti du bélier blanc a d’abord dénoncé le retard, la loi électorale et l’audit du fichier électoral. Il affirme ne pas être convaincu du résultat de l’audit du fichier électoral et alerte un risque de fraude lors des élections présidentielles. Les raisons de son doute à la bonne qualité de l’audit du fichier sont claires. «Je ne fais pas confiance à cet audit parce que les experts n’ont pas été à mesure de nous dire qu’il n’y a pas de citoyens morts encore dans le fichier électoral et on ne connait pas la proportion de morts », souligne TiebiléDramé. Pour lui, dans la norme des choses, après l’audit, le fichier électoral devrait être remis aux acteurs politiques pour des observations, chose qui n’a pas été faite. Dans le fichier électoral audité, il y a des milliers de morts selon TiebiléDramé. « Vous êtes en train d’engager l’impression des cartes d’électeurs à partir d’un fichier électoral qui contient un nombre important de morts », déclare-t-il. Pour lui, lors des élections, ces cartes des morts vont être utilisées par des autorités administratives comme elles veulent. « Vous créez déjà un matelas pour la fraude », prévient- t- il.
Par rapport au cas des morts, le général Siaka Sangaré reconnait que le fichier contient des morts mais qu’il y a eu des milliers de radiations. Pour lui, la DGE ne peut pas savoir ces cas de morts, car dans les milieux ruraux, les décès n’ont pas été déclarés. Donc, avec les radiations faites, selon lui, le fichier est bien fiable. Il a précisé que l’audit a été fait par un comité d’audit composé de deux éminents experts, de l’opposition, deux de la majorité, un de la société civile… en tout 13 membres.
Là aussi, l’opposant Tiebilé conteste et argumente : « Il y a certaines personnalités qui sont décédées. Elles ont été accompagnées par tambour et clairons dans leur dernière demeure, mais leurs noms se trouvent dans le fichier électoral audité », a-t-il précisé. Pour lui, la présence des noms des morts est due à la volonté des gouvernants de faire des fraudes lors des élections. « Je dis du haut de micro qu’il y a risque d’élection bâclée au Mali en juillet. Nous, nous sommes favorables à la tenue des élections. Nous ne voulons pas qu’il y ait des élections bâclées », a déclaré Monsieur Dramé, un des membres fondateurs de la coalition pour le changement.
Boureima Guindo
Source: Le Pays
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