Editorial : Ça suffit ! Quand la crise devient une aubaine !
Il n’en fallait cette seule opportunité qu’il ne faut rater, se disent plusieurs jeunes du sud ; ceux ayant tenté à plusieurs reprises n’aboutissent à rien pour leur enrôlement dans notre armée, voient s’offrir l’occasion. Suite au DDR, bon nombre de jeunes du sud courent présentement vers le nord du Mali avec en tête l’objectif visé d’être soldat dans le rang de l’armée régulière du Mali. Si les jeunes de Gao ont rappelé les autorités du pays à leur devoir à travers leur muscle, il a fallu la marche de protestation pour voir leur doléance prise en compte par le gouvernement.
Les jeunes du sud semblent comprendre la destination du vent et saisissent l’opportunité de DDR, (Ndr : démobilisation désarmement et réinsertion). Au nom de la coalition des peuples de l’Azawad, plusieurs jeunes du sud viennent grossir le lot, et la condition c’est l’adhésion au mouvement pour être retenue sur leur liste que les ex rebelles présenteront. Ce n’est pas tout. Le payement d’un frais d’adhésion donne la chance d’être parmi les recrues avec certitude selon nos sources.
La question se pose à savoir : la recherche d’un emploi décent ou l’amour de défendre la patrie ? La réponse est toute connue, si les différents décideurs qui se sont succédé, restent sourds aux multiples revendications des jeunes, eux du sud en l’absence d’un espoir certain, veulent profiter de raccourci. Le bout de tunnel reste encore long alors que les autorités de la république disent reconnaitre que la stabilité de notre pays dépend de la réponse à apporter aux revendications de la jeunesse dont l’emploi vient en toute priorité. La résolution de la crise du nord passe comme si elle n’a pas de solution durable. Ce mode de recrutement laisse entendre tout bon observateur que le mot de la paix durable au Mali est trompeur et n’est un simple slogan, si en allant à la recherche d’une solution crée une crise à l’avenir c’est ce qu’il semble nous montrer comme le traitement réservé auquel on est en train d’assister aujourd’hui.
Abdoulaye A DIARRA
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